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Deux ans de prison avec sursis requis contre un guide après une avalanche mortelle dans le Mercantour

Un drapeau de signalisation de risque d'avalanche (illustration)

Un drapeau de signalisation de risque d'avalanche (illustration) - JEFF PACHOUD

Le guide de haute montagne avait accompagné cinq personnes dans les montagnes enneigées malgré un risque d'avalanche élevé. Quatre des randonneurs avaient perdu la vie.

Le parquet a requis ce lundi 27 janvier deux ans de prison avec sursis contre un guide de montagne jugé devant le tribunal correctionnel de Nice pour homicides involontaires après le décès de quatre clients dans une avalanche en mars 2018 dans le parc du Mercantour (Alpes-Maritimes), ont appris l'AFP et BFM Nice Côte d'Azur.

Le 2 mars 2018, ce guide de haute montagne âgé aujourd'hui de 68 ans accompagnait cinq clients, qu'il connaissait pour certains de très longue date, malgré un risque d'avalanche évalué à quatre sur une échelle de cinq, quand lui-même et son groupe ont été emportés dans deux coulées différentes.

Quatre des randonneurs, âgés de 39 à 65 ans, ont succombé par asphyxie et hypothermie dans cette avalanche qui a été la plus meurtrière de cet hiver-là en France.

"Des erreurs" commises

Placé en garde à vue le jour du drame, le guide, un professionnel expérimenté et réputé prudent, qui était lui-même formateur, a estimé avoir commis "des erreurs" mais pas de "faute".

L'instruction avait mené à un non-lieu mais la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, saisie par un proche d'une des victimes, a décidé du renvoi devant le tribunal correctionnel.

En l'absence de règles précises en montagne, l'accusation et les parties civiles reprochent au guide d'avoir sous-estimé le risque, d'avoir choisi un mauvais itinéraire ou encore d'avoir mis trop de temps, faute de radio, à prévenir les secours.

Le niveau d'alerte est un indicateur "mais on nous apprend à apprécier nous-mêmes les risques", a expliqué le guide à l'audience, rappelant que la montagne comportait toujours des risques, qu'ils avaient été discutés au sein du groupe et que d'autres guides étaient sortis ce jour-là.

M.H avec AFP