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Alpes-Maritimes: le flux migratoire a été multiplié par quatre en Italie depuis le début de l'année

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Benoît Huber, directeur de cabinet de la préfecture des Alpes-Maritimes, fait le point sur la situation migratoire à la frontière franco-italienne.

Une situation à la frontière de plus en plus tendue. Depuis plusieurs semaines, un afflux de migrants est constaté à la frontière franco-italienne, plus particulièrement dans le secteur de Menton, dans les Alpes-Maritimes.

Selon Benoît Huber, directeur de cabinet de la préfecture des Alpes-Maritimes, le flux a été multiplié par quatre en Italie depuis le début de l'année.

"Cela correspond au volume des débarquements sur les côtes italiennes: il y en a eu 42.000 depuis le début de l’année, et on les retrouve avec un peu de décalage ici", précise-t-il au micro de BFMTV.

Plus de 113 interceptions réalisées

Les renforts des 150 policiers et gendarmes, annoncés par Élisabeth Borne le 26 avril dernier sont bien arrivés à la frontière, confirme le directeur de cabinet. Selon lui, ce sont entre "200 et 250 policiers et gendarmes" qui sont arrivés à la frontière, soit 100 de plus, a-t-il annoncé ce vendredi soir au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Si Jordan Bardella avait dénoncé un "renfort dérisoire" lors de sa visite à Menton ce mercredi, Benoît Hubert assure que "les résultats sont là".

"Il y a eu plus de 113 interceptions réalisées, dont 90% ici, sur le secteur de Menton", a-t-il précisé. Depuis le début de l'année, les interpellations ont grimpé de 40% dans le département.

Quotidiennement, ce sont 400 policiers, gendarmes et militaires de l'opération sentinelle qui patrouillent.

"Illusion"

En milieu de semaine dernière, quatre unités de forces mobiles sont donc arrivées, deux CRS et deux escadrons de gendarmerie mobile mis à la disposition du préfet pour renforcer les contrôles. Les sentinelles -une cinquantaine- parcourent également les montagnes pour intercepter les convois pédestres.

"Ce serait une illusion de dire que l'on interpelle tous ceux qui essayent de franchir la frontière", admet le directeur de cabinet du préfet. Mais il insiste: la coopération franco-italienne fonctionne.

"On travaille dans un cadre établi avec les autorités italiennes qui n'est pas remis en cause aujourd’hui. L'immense majorité des migrants interceptés font l’objet d’une non-admission et sont remis aux autorités italiennes, à l’exception des mineurs."

Les mineurs, jusqu'à 15% du flux migratoire

Le cas des mineurs non-accompagnés reste une autre question épineuse dans la région. C'est le département qui a la charge de les accueillir. Une cinquantaine d'entre eux avaient été hébergés temporairement au gymnase du Careï, à Menton, réquisitionné pour l'occasion. Ils ont été transférés à La Trinité la semaine dernière.

"La situation reste tendue, comme elle l'est depuis plusieurs mois", affirme Benoît Huber au micro de BFMTV.

"À tout moment, compte tenu du flux, il faut que nous nous préparions à accueillir un nombre plus important de mineurs non accompagnés, alerte-t-il. Ils représentent à peu près 10%, 12%, voire 15% certains jours, du flux total des personnes interceptées à la frontière."

Les autorités essayent désormais d'identifier de nouvelles capacités pour éviter des phénomènes de saturation "que l'on a déjà connus", malgré un flux de migrants mineurs de plus en plus important.

Le ministre de l'Intérieur est quant à lui particulièrement attentif à la situation près de la frontière. Ce jeudi, Gérald Darmanin a accusé la Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien, d'être "incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue".

Des déclarations qui ne passent pas auprès de la classe politique italienne, et qui pourraient tendre les relations entre les deux pays. Le chef de la diplomatie italienne a d'ores et déjà annulé son déplacement à Paris.

Juliette Moreau Alvarez