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Alpes-Maritimes: déjà condamné pour assassinat, un homme jugé pour le meurtre de son père il y a 30 ans

La cour d'assises des Alpes-Maritimes

La cour d'assises des Alpes-Maritimes - BFM Nice Côte d'Azur

Luc Onfray est jugé depuis ce lundi 28 avril devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes pour le meurtre de son père il y a 30 ans. Il a été condamné en 2012 avec un complice à 30 ans de prison pour un assassinat.

Un braqueur quinquagénaire, déjà condamné pour l'assassinat d'un ancien comparse, a retrouvé lundi 28 avril la cour d'assises des Alpes-Maritimes, où il est jugé cette fois pour le meurtre de son père, il y a 30 ans, dans des conditions qui auraient été tout aussi sordides.

Luc Onfray, 58 ans, avait participé avec Philippe Rosso et Michel Renard, qu'il avait rencontrés au sein du service d'ordre du Front National, à plusieurs braquages dans les années 1990. Des faits pour lesquels les deux premiers ont été condamnés dans les années 2000.

Aucune trace de la victime retrouvée

Mais Michel Renard n'était plus là, tué par ses deux camarades en novembre 1998, après avoir été accusé par la petite amie de Philippe Rosso d'avoir abusé d'elle. Pour cet assassinat, Onfray et Rosso ont été jugés en 2012 et condamnés à 30 et 28 ans de réclusion criminelle.

Dans cette première affaire criminelle, dénoncée par Philippe Rosso lui-même en 2004, aucune trace de la victime n'a jamais été retrouvée. Et pour cause: lors du procès, Luc Onfray a reconnu avoir passé une grande partie du corps dans un mixeur de cuisine.

Tout au long de la procédure, Philippe Rosso a souligné le grand calme de son partenaire de crime, qui lui aurait confié avoir tué son père de la même manière. "Lorsqu'on a tenu la tête coupée de son père dans ses mains, à partir de là, il n'y a plus rien qui pouvait lui faire peur", avait-il expliqué aux enquêteurs.

Témoin de Jéhovah zélé

C'est donc pour ce parricide que Luc Onfray est jugé cette semaine. Un procès pour lequel il comparaît libre, après avoir bénéficié d'une libération conditionnelle en 2021.

Quand son père Gérard Onfray a disparu, sans jamais plus donner signe de vie, en juin 1995, à l'âge de 62 ans, c'était un retraité très actif. Témoin de Jéhovah zélé, il a laissé ses clés de voiture, ses papiers, ses lunettes et même une bible annotée dont il ne se séparait jamais.

Luc Onfray, qui avait alors 19 ans, entretenait des relations exécrables avec son père, qui ne supportait pas son oisiveté et l'avait traité de "parasite" la veille de sa disparition.

"Dans la même incertitude que ma mère et mes frères"

"Je suis dans la même incertitude que ma mère et mes frères", a pourtant assuré l'accusé lundi, devant la cour, à propos de son père: "Il faisait sa vie, je ne me suis pas inquiété (...). L'homicide que vous me reprochez n'a jamais eu lieu".

Problème pour l'accusation: 30 ans après les faits, il n'y a plus aucun élément matériel. Et si les enquêteurs ont retrouvé des traces de sang dans la maison, sur un couteau de plongée, des lames de centrifugeuse et de disqueuse, les analyses ADN n'ont pas pu les lier à Gérard Onfray.

Le verdict est attendu vendredi.

F.Ba avec AFP