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Briançon: plus de 300 personnes abritées aux Terrasses solidaires, les bénévoles appellent à l'aide

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La capacité maximale de la structure d'hébergement temporaire est de 65 places par nuit. Des tentes ont dû être installées dans un étage autrefois condamné et des familles sont forcées de dormir sur le sol.

Un pic tristement historique. La situation ne s'arrange pas aux Terrasses solidaires de Briançon (Hautes-Alpes), cette structure gérée par des bénévoles permettant l'hébergement temporaire des exilés. Dans la nuit du 12 au 13 août, plus de 300 personnes y ont dormi alors que la capacité maximale pour la nuit est de 65 places.

Si bien que des tentes ont été installées dans tous les espaces disponibles pour permettre au plus grand nombre de se reposer. Femmes et enfants sont forcés de dormir à même le sol alors que beaucoup tentent de se remettre d'un voyage traumatisant à travers les Alpes.

"La police nous a poussés. Je suis tombée trois fois avec la petite, elle a eu peur", témoigne une mère de famille ivoirienne au micro de BFM DICI.

Des douleurs liées à la marche

Si la mère de famille assure être bien reçue, la situation devient de plus en plus compliquée pour la poignée de bénévoles fatigués qui gère les Terrasses solidaires. Surtout que beaucoup des nouveaux arrivants ne sont pas dans un état physique optimal.

"On a beaucoup de gens qui arrivent avec des douleurs extrêmes liées à la marche. Ils ont pu marcher 10 heures, parfois plus, en montagne par des chemins très détournés", explique Isabelle Laure, coordinatrice du programme des Médecins du monde à Briançon.

Avant d'ajouter: "Il y a des personnes qui ont subi récemment des courses-poursuites par les forces de l'ordre avec des chutes, des entorses et des douleurs au pied".

Un étage entier, auparavant condamné faute de mise aux normes, a dû être libéré pour faire de la place aux réfugiés. "Ça représente des dangers à la fois sur la sécurité incendie, sur le plan sanitaire. On pense qu'il est urgent au titre de la sécurité publique et de la santé publique de faire quelque chose", martèle Luc Marchello, responsable de la sécurité.

"On a besoin du soutien de l'État"

Pour éviter un drame, les associations en charge des Terrasses solidaires demandent une nouvelle fois à l'État d'intervenir. Une lettre ouverte avait déjà été diffusée le 18 juillet dernier par l'association Refuges solidaires.

"À l'heure actuelle, on a des coûts de transport qui sont prohibitifs à cause des vacances et principalement au moment du week-end du 15 août. On demande du transport et évidemment un deuxième lieu d'accueil d'urgence, un CHU. Pour l'instant, on n'a aucune réponse de l'État", soupire Jean Gaboriau, administrateur au sein du Refuge solidaire.

"On a besoin du soutien, de l'implication et de la responsabilité de l'État en termes de moyens financiers et pour mettre des lieux à dispositif pour répondre à ces besoins vitaux", abonde Marjolaine Bert, directrice de l'association "Eko!".

94.000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l'année d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, soit deux fois plus qu'en 2022. La situation ne risque pas de s'améliorer de sitôt à Briançon.

Jérémie Cazaux avec Marine Langlois