Hautes-Alpes: peut-on cueillir le génépi sauvage?

Le génépi, connu également sous le nom d'artemisia, est une plante d'altitude bien connue pour sa liqueur frabiquée à partir de la plante. Quatre variétés existent dans les Alpes. Mais aujourd'hui plus que jamais, victimes de leur succès, certaines espèces sont menacées, prisées par les randonneurs.
La collecte du génépi est reglementé pour sa préservation. Pour ce touriste rencontré au jardin du Lautaret, il n'est pas question de prélever dans la nature pour mieux protéger la plante.
"Il faut laisser perdurer dans la nature. Si tout le monde prélève des grandes quantités après il n'y aura plus", estime ce dernier.
Des espèces fragiles
Le génépi des glaciers est l'espèce la plus cultivée dans le monde. Mais d'autres, comme le génépi noir, jaune ou laineux restent fragiles.
"C'est des plantes de rocher donc c'est des plantes qui croissent lentement à haute altitude. La pression fait qu'elles n'arrivent plus à se regêner ", explique Rolland Douzet, vice-directeur du jardin du Lautaret qui appelle à respecter les règles.
"Il y a une menace sur ces espèces. En Italie, ils ont fait des estimations et c'est à peu près 19 tonnes de génépi par an qui sont collectées par an, c'est énorme. Il vaut mieux venir la voir ici et acheter du génépi qui vient de plante cultivée", conseille le biologiste.
Ouvert au quotidien de 10h à 18h, le jardin du Lautaret propose des visites guidées et des conférences. Prochain rendez-vous le 18 juillet pour évoquer les conséquences de la fonte du permafrost des glaciers, milieu naturel des génépis.
Un arrêté préfectoral
Dans le département des Hautes-Alpes, la cueillette du génépi est réglementée par arrêté préfectoral. Cette réglementation concerne le génépi noir, des glaciers et génépi jaune.
Dans son arrêté, la préfecture indique qu'il est interdit sur tout le territoire du département de cueillir plus de 100 brins. Il est par ailleurs interdit de détruire, arracher ou prélever les parties souterraines de ces espèces ou encore de mettre en vente ou d'en acheter tout ou partie.
A noter que dans le respect de ces règles, il faut aussi veiller à couper les brins avec un sécateur, un couteau ou des ciseaux. L'arrêté de la préfecture précise encore que le cueilleur doit "laisser quelques hampes florales par touffe, pour permettre la dissémination".