Alpes-du-Sud: au glacier Blanc, un faible enneigement jamais vu depuis 20 ans

Le glacier Blanc, dans les Alpes-du-Sud, est touché par un déficit d'enneigement "rare" qui n'a pas été vu depuis 20 ans. La douceur qui s'installe depuis le printemps va entraîner une fonte importante de la neige.

C'est un record qui dépasse les faibles niveaux d'enneigement enregistrés en 2005 et en 2002 au glacier Blanc. Comme repéré ce vendredi par Le Dauphiné, le Parc national des Écrins a publié le 8 juin dernier le résultat des réserves de neige emmagasinées sur le glacier durant toute la saison hivernale.

Deux mètres de moins

"Le déficit d’enneigement est bien là", soulignent les équipes du Parc national des Écrins dans leur communication. Il y a deux mètres de neige de moins que l'hiver dernier et cela de manière "assez homogène sur toute la surface du glacier, depuis le front à 2700 mètres jusqu'à plus de 3700 mètres d'altitude".

Ce faible enneigement est "un record" qui n'a plus été vu depuis les années 2005 et 2002. Toutefois, il n'atteint pas le déficit "extrême" qui avait touché le glacier Blanc en 1976 lors d'une sécheresse importante.

Là, il s'agit d'un phénomène "rare", selon le Parc national des Écrins, "qui ne se reproduit en moyenne que tous les 15 ans environ".

La fonte s'annonce importante

Mais alors que la chaleur s'installe depuis le mois de mai, avec des températures de "3°C au-dessus des normales saisonnières", ces données sont une mauvaise nouvelle avant d'aborder l'été.

"Il faudra donc vraisemblablement s’attendre cette année à des valeurs de fonte assez importantes de la glace en raison de la disparition rapide de la couverture de neige dans le bas du glacier", s'inquiète le Parc.

Avant même l'actuelle canicule qui touche la France, les équipes du Parc ont noté que la douceur printanière avait "déjà bien dégarni le front du glacier". Seuls "quelques centimètres" de neige étaient encore présents pour recouvrir la glace en face du refuge du glacier Blanc.

Les équipes du Parc national des Écrins et de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement s'étaient rendus sur le glacier Blanc les 16 et 17 mai derniers afin de réaliser cette étude et ces analyses.

Amaury Tremblay