Stellantis vise des ventes 100% électriques en Europe en 2030

A horizon 2030, Stellantis prévoit de vendre uniquement des véhicules 100% électriques en Europe. Au total, les 14 marques du groupe disposeront de 75 modèles "zéro émission" pour 5 millions de ventes attendues par an.

Stellantis se prépare à son tour au virage du 100% électrique. Le groupe issu de la fusion entre PSA et FCA début 2021 vient de dévoiler son plan stratégique à long terme, baptisé "Dare Forward 2030", avec l'ambition de devenir une "entreprise tech de mobilité durable", a expliqué ce mardi son patron Carlos Tavares.

100% en Europe, 50% aux États-Unis

Dans un contexte de course à l'électrique, Stellantis explique ainsi "préparer les conditions pour atteindre 100% de véhicules électriques (BEV) vendus en Europe et 50% aux États-Unis à l’horizon 2030". A partir de 2026, tout nouveau véhicule commercialisé en Europe sera un véhicule électrique, a précisé Carlos Tavares, avec 11 des 14 marques concernées, dont Peugeot, Fiat, Citroën et Opel.

A horizon 2030, le groupe prévoit de disposer de 75 modèles à batterie, répartis au sein des 14 marques de Stellantis, avec 5 millions d'unités vendues par an, comme ce tout nouveau modèle Jeep (voir photo ci-dessous) ou encore un concept de muscle-car Dodge 100% électrique présenté en fin d'année, une première.

Un premier SUV Jeep 100% électrique. © Stellantis

C’est un des premiers grands groupes automobiles à faire une telle annonce, jusqu’ici c’était plutôt au niveau des marques: Renault avait par exemple annoncé récemment que sa gamme serait composée uniquement de voitures 100% électriques en Europe en 2030, mais cela ne concernait par exemple pas Dacia, sa marque low-cost.

Rester un champion financier

Alors que Stellantis vient d'annoncer des résultats financiers impressionnants, cet objectif du 100% électrique doit se traduire par un développement des ventes et une rentabilité préservée.

Au niveau mondial, Stellantis prévoit de doubler son chiffre d'affaires sur la période 2022-2030 et de maintenir une marge opérationnelle à deux chiffres. Cela l'amènerait à un chiffre d'affaires de 300 milliards d'euros en 2030.

De quoi potentiellement briguer la place de numéro un mondial du secteur. Intéressant pour un Carlos Tavares qui s’est souvent montré sceptique sur l’électrique et qui en fait pourtant bien un axe majeur de développement.

Les offres premium, avec les marques Alfa Romeo, DS et Lancia, et luxe, avec Maserati, doivent également prendre davantage d'importance, en passant de 4% à 11% des revenus du groupe générés pas de nouveaux modèles. Sur ce segment haut de gamme, Stellantis prévoit de quadrupler le chiffre d'affaires lié aux ventes électriques et de multiplier les profits par 5.

Comment proposer des voitures électriques abordables?

"La priorité pour nous (...) c'est de baisser le coût des véhicules électriques pour proposer des moyens de locomotion abordables pour tous", a résumé Carlos Tavares, qui a annoncé un objectif d'abaisser ces coûts de 40%.

Avec en toile de fonds des gains de productivité attendus dans les usines du groupe, les syndicats français ont refusé de signer l'accord sur les rémunérations (salaires et prime) proposé par la direction.

Pour optimiser le mécano industriel entre les ex-PSA et FCA, le patron de Stellantis a rappelé avoir déjà réalisé 3,2 milliards d'euros de synergies en 2021 et compte réaliser son objectif, à 5 milliards d'euros, avec un an d'avance, à fin 2024.

Ces nouveaux véhicules électriques s'appuieront sur quatre nouvelles plateformes développées par le groupe et adaptées à différentes tailles de véhicules. Côté batterie, Stellantis doit disposer à terme de cinq sites de production, avec une production estimée à 150 GWh en Amérique du Nord et à 250 GW en Europe, soit un total de 400 GWh en 2030.

Au total, sur cette partie électrique, Stellantis a prévu d'investir plus de 30 milliards d'euros sur la période 2021-2025.

Des annonces déjà faites pour la plupart l'an dernier, lors d'un "EV Day" en juillet ou un "Software Day" en décembre. Parmi les nombreuses questions qui se posent encore, celles autour de la réorganisation industrielle du groupe en Europe ou encore de la relance des ventes en Chine, deux enjeux majeurs des prochaines années.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto