Marge à deux chiffres, bénéfice net triplé: une année record pour Stellantis en 2021

11,8% de marge, 13,4 milliards d’euros de bénéfice net, pour ses premiers résultats communs après la fusion, Stellantis affiche une solide santé financière.

Malgré la crise sanitaire, la hausse des coûts des matières premières et la pénurie de semi-conducteurs, Stellantis enregistre une année 2021 solide. Un signal fort pour les marchés pour ces premiers résultats communs depuis la fusion de Fiat-Chrysler et de PSA mi-janvier 2021.

13,4 millards d'euros de bénéfice net

Le groupe annonce ce mercredi un chiffres d’affaires 2021 de 152,12 milliards d’euros, en hausse de 14% par rapport aux données cumulées des deux groupes en 2020 et malgré un déficit de production estimé à 1,6 million de véhicules.

Le bénéfice net grimpe à 13,4 milliards d’euros, soit le triple par rapport à l’an dernier. La marge opérationnelle ferait pâlir de nombreuses marques premium: 11,8%. Stellantis vise d’ailleurs une marge à deux chiffres aussi pour l’année 2022.

Alors que le marge opérationnelle était plutôt attendue autour de 10%, Stellantis explique dans son communiqué que ces résultats ont été "boostés par l'accélération des synergies liées à la fusion et la réalisation de performances commerciales solides, et tirés par une focalisation sur la vitesse d'exécution depuis la naissance de la nouvelle entreprise".

Un groupe très centré sur l'Europe et l'Amérique du Nord

En Europe, principal marché du groupe Stellantis, les ventes ont baissé de 3% à 2,83 millions d'exemplaires, mais le chiffre d'affaires a augmenté de 5% à 59 milliards d'euros, notamment grâce aux voitures hybrides et électriques, vendues plus cher.

Constat similaire en Amérique du Nord: avec des ventes qui ont baissé de 2% à 1,8 million d'exemplaires, mais avec un chiffre d'affaires en hausse de 15% à 69,7 milliards d'euros, avec de bons résultats pour les SUV Jeep et les pick-up de Ram.

Le groupe reste moins présent en Amérique du Sud (+71%, à 10,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires), au Moyen-Orient et en Afrique (+9% à 5,2 milliards d'euros) en Chine-Inde et Asie-Pacifique (+24%, à 3,9 milliards d'euros).

"Les résultats record d'aujourd'hui prouvent que Stellantis est bien placée pour réaliser des performances solides, même dans les environnements de marché les plus incertains", s'est félicité le directeur général du groupe Carlos Tavares.

Le conseil d'administration va proposer le versement d'un dividende de 1,05 euro par action, soit 3,3 milliards d'euros. 1,9 milliard d'euros vont également être redistribués à ses 300.000 salariés à travers le monde (+70% sur un an).

En France, Stellantis prévoit de verser une prime d’intéressement de 4400 euros en moyenne à ses salariés gagnant jusqu’à 2,5 fois le smic.

Plan stratégique dévoilé le 1er mars

Comme de nombreux industriels, outre les pénuries de semi-conducteurs, le groupe a dû affronter en 2021 l'inflation des prix des matières premières (acier, aluminium, cuivre, plastiques).

Le groupe a également initié une réorganisation de ses effectifs, avec près de 4000 départs volontaires annoncés en France par exemple.

Le directeur financier de Stellantis, Richard Palmer, a précisé que le groupe n'était que très peu exposé à la crise russo-ukrainienne, avec de faibles volumes de ventes dans la zone, mais qu'il pourrait être concerné par les conséquences économiques plus larges de la crise.

Carlos Tavares doit présenter le 1er mars son plan stratégique pour Stellantis, avec notamment ses projets pour la Chine, premier marché mondial, où les marques de Stellantis ont enchaîné les échecs.

Le groupe compte investir 30 milliards d'euros d'ici 2025 dans son électrification et dans ses logiciels pour se transformer en "une tech company leader de la mobilité durable".

La construction de trois usines de batteries est prévue en France, en Allemagne et en Italie. En connectant tous ses véhicules, le constructeur franco-italo-américain prévoit également de réaliser 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an dans ces nouveaux services d'ici 2026, contre 400 millions d'euros aujourd'hui.

https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web