"Nous allons perdre beaucoup d'avantages": Elon Musk et Tesla vont subir des "trimestres difficiles" alors que Donald Trump coupe les aides

Elon Musk s'exprime sous le regard de son fils X Æ A-Xii et du président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 11 février 2025. - Jim WATSON / AFP
Le spécialiste des véhicules électriques Tesla pourrait connaître "quelques trimestres difficiles" d'ici fin 2026, du fait de la suppression d'avantages liés à la transition électrique et en attendant le déploiement à grande échelle de la conduite autonome.
"Nous nous trouvons dans une phase bizarre de transition où nous allons perdre beaucoup d'avantages aux États-Unis (...) et où nous sommes aux prémices de l'autonomie", a indiqué ce mercredi 24 juillet Elon Musk, patron de Tesla, lors d'une audioconférence.
"Nous pourrions connaître quelques trimestres difficiles. (...) Le quatrième trimestre (2025), le premier trimestre et le deuxième trimestre (2026)", a-t-il poursuivi, assurant qu'une fois l'autonomie "déployée à grande échelle au second semestre" 2026, la situation s'améliorerait.
Tesla doit en effet négocier un virage crucial lié à la conduite autonome et à l'intelligence artificielle. Sur ce point, l'entreprise a évoqué mercredi dans un communiqué une "accélération au fil du temps des revenus générés par l'IA, les logiciels et liés aux flottes".
-13,5% sur un an
Selon les analystes de Wedbush, l'autonomie à elle seule représente environ 1.000 milliards de dollars de valorisation pour l'entreprise implantée à Austin, au Texas (sud).
Elle a déjà lancé un service de taxi sans conducteur - robotaxi - à Austin en juin, avec quelques Model Y en attendant la production en 2026 de son Cybercab, et prévoit de l'étendre à San Francisco, puis ailleurs (Nevada, Arizona, Floride, etc).
"Pour peu que nous obtenions les feux verts réglementaires, nous pourrions couvrir la moitié de la population américaine d'ici la fin de l'année", a relevé l'homme le plus riche du monde.
D'ici là, le groupe va s'employer à redresser ses ventes mondiales de véhicules qui ont baissé au deuxième trimestre (-13,5% sur un an), pour le second trimestre consécutif, selon des chiffres publiés début juillet.
Il souffre notamment d'un manque de renouvellement de sa gamme, d'une concurrence accrue notamment en Chine - marché très important pour Tesla -, de l'implication d'Elon Musk dans la sphère politique américaine ou encore d'un ralentissement du marché des véhicules électriques.
La suppression du crédit d'impôt de 7.500 dollars aux Etats-Unis, prévue au 30 septembre, devrait stimuler un peu ses ventes d'ici là, mais leur asséner ensuite un coup de frein, anticipent des experts.
Ce que les dirigeants ont reconnu lors de l'audioconférence, incitant les acheteurs potentiels à passer commande avant fin août pour être sûrs d'être livrés d'ici au couperet.
Conséquence du repli des ventes, le chiffre d'affaires a reculé de 12% sur un an à 22,50 milliards de dollars entre avril et juin et le bénéfice net de 16% à 1,17 milliard.
Dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York, l'action Tesla chutait de 4,85%.