Moteurs Puretech: pourquoi seulement 60% des demandes d'indemnisation ont pour le moment été acceptées par Stellantis

La crise autour du moteur Puretech continue chez Stellantis. Alors que les remboursements de certains clients ont commencé mi-avril, de nombreux conducteurs continuent à se plaindre de la situation face aux problèmes de fiabiltié qui concerne des modèles vendus par Peugeot, Citroën, DS et Opel.
En cause: les moteurs trois cylindres de 1 ou 1,2 litre de cylindrée vendus sous cette dénomination "Puretech" sur de nombreux modèles, avec notamment des problèmes au niveau de la courroie et une surconsommation d'huile.
"Je suis contraint de garder cette voiture, je ne suis pas sûr qu'elle fonctionnera correctement, je prends le risque qu'elle tombe en panne dans un contexte de suraccident et si je la revendais, je devrais accepter une grosse perte financière", résume à BFMTV Jean-Louis Bardou, conducteur d'un véhicule équipé d'un moteur Puretech.
Des conditions de remboursement remises en cause
Comme lui, ils sont plus de 53.000 personnes sur Facebook à partager leurs difficultés rencontrées sur des moteurs Puretech. Dernier casse-tête en date, le remboursement des réparations.
Depuis janvier, Stellantis a lancé une plateforme en ligne pour indemniser les personnes touchées par ces différents problèmes. Mais certains se plaignent de conditions bien trop restrictives pour obtenir gain de cause.
"Il faut que vous ayez eu, notamment, un événement sur votre moteur entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2024. Et ensuite, autre condition sine qua non, il faut que la répération soit intervenue dans le réseau Stellantis: si vous l'avez fait faire chez un garagiste indépendant ou un réseau tiers, ils refuseront de prendre en charge les réparations", explique Maître Lèguevaques, avocat qui a lancé une action collective contre Stellantis.
Stellantis évoque 60% de "réponses favorables"
D'après Stellantis, les premiers remboursements ont commencé le 15 avril et le groupe affirme avoir reçu 8.226 demandes à ce jour. Le groupe en a pour le moment traité 4.337.
Sur ces demandes d'indemnisation, 60% soit 2.604 clients "ont reçu une réponse favorable, c’est-à-dire qu’ils seront totalement indemnisés des frais de réparation de leurs moteurs pure tech turbo", souligne le groupe automobile dans un mail envoyé à BFMTV.
Sur les 40% "qui vont recevoir une réponse négative", Stellantis précise que 12% "n'ont pas effectué les réparations dans le réseau" et que "5% n'ont pas suivi le plan de maintenance exigé par le constructeur".
Enfin, "10% des dossiers ne sont pas concernés par la campagne", avec des "factures envoyés qui n'ont rien à voir".
"Nous avons même reçu des demandes pour régler un problème survenu sur un Dacia Duster, donc il est évident que nous ne prenons pas en charge ce type de cas”, avait indiqué un porte-parole à nos confrères de Capital. Dacia fait en effet partie du groupe Renault et n'appartient donc pas à Stellantis.
La plateforme reste d'ailleurs accessible à l'adresse https://stellantis-support.com sans date annoncée pour le moment de mettre fin à cette campagne d'indemnisations.
Certaines conditions assouplies pour être indemnisé
Stellantis avait par ailleurs assoupli récemment certaines conditions, en prenant en compte les incidents survenus jusqu'au 31 décembre 2024 et non plus jusqu'au 18 mars de cette même année.
Le carnet d'entretien avec les tampons permet aussi désormais de garantir à Stellantis le bon entretien et il n'est plus nécessaire de fournir les trois dernières factures.
Enfin, "le livret de famille est désormais accepté pour justifier que certaines factures de réparation ne soient pas forcément au nom du propriétaire, par exemple quand un véhicule est utilisé par des petits-enfants alors qu'il appartient encore aux grands-parents", souligne L'Automobile Magazine.