Le déploiement des bornes de recharge s'accélère cet été

La France compte désormais 43.700 bornes de recharge pour véhicules électriques ouvertes au public et a accéléré leur installation depuis le début de l'année - JOEL SAGET © 2019 AFP
C'est un changement auquel se prépare tous les convertis à la voiture électrique: trouver une borne de recharge sur un trajet longue distance, au lieu de la bonne vieille station-service.
Un parcours du combattant parfois, avec le manque de bornes et un réseau rapidement saturé lors des grands départs en vacances, mais la situation tend à s'améliorer.
Un réseau de bornes rapides qui progresse vite
Avec la forte hausse des ventes de voitures 100% électriques, le gouvernement a en effet prévu d'accélérer sur ce point essentiel des bornes de recharge. Si l'objectif de 100.000 bornes publiques fin 2021 ne sera probablement pas réalisé, le fait de l'avoir avancé d'un an a visiblement lancé une dynamique importante en France. Mi-juillet, on comptait ainsi 43.700 bornes ouvertes au public en France, d'après un décompte du ministère de la Transition écologique.
Mais, surtout au moment des départs en vacances, c'est le réseau de bornes de recharge rapide sur autoroute qui se révèle essentiel pour le développement de la mobilité électrique, avec une enveloppe de 100 millions d'euros débloquée par l'Etat en début d'année.
Le décompte de mi-juillet notait ainsi que près de la moitié des aires d'autoroute, soit 164 sur un total de 364, sont équipées de bornes de recharge rapide permettant de récupérer 80% d'autonomie en près de 20 minutes. Un chiffre en forte progression: début juillet, l'Union française de l'électricité (UFE) dénombrait 710 bornes au total accessibles depuis les autoroutes en France, soit 48% de plus par rapport au début de l'année.
Des installations qui se poursuivent cet été: Vinci Autoroutes vient ainsi d'annoncer avoir équipé trois aires supplémentaires en trois semaines sur l'A8.
Toutes les aires équipées en 2023?
Objectif à terme: que la totalité des aires d'autoroutes en France soient équipées de bornes de recharge rapide au 1er janvier 2023. Mais au-delà, il faut aussi se préparer à une importante hausse du parc de véhicules électriques en circulation, avec la volonté affichée par l'Europe d'interdire les ventes de voitures thermiques (hybrides compris) d'ici à 2035.
Et d'après une récente étude d'Enedis et RTE intitulée Les besoins électriques de la mobilité longue distance sur autoroute, ce défi semble tout à fait réaliste. "Les appels de puissance, les extensions et adaptations des réseaux ne présentent pas de défis techniques majeurs", souligne le site spécialisé Automobile Propre.
De 600.000 véhicules électriques actuellement en circulation, l'étude estime qu'ils seront 5,3 millions en 2028 et 15,6 millions en 2035. Selon les deux scénarios imaginés, les investissements nécessaires pour répondre à la demande de charge sur autoroutes sont compris entre 300 et 600 millions d'euros sur cette période, soit entre 20 et 40 millions d'euros par an. "Une somme qui paraît conséquente, mais qui ne représente qu’entre 0,3 et 0,6% des investissements planifiés par les deux gestionnaires de réseaux sur la période", note Automobile Propre.
Des superchargeurs Tesla bientôt ouverts à tous?
Le patron de Tesla, Elon Musk, a récemment confirmé qu'il ouvrirait ses superchargeurs à d'autres véhicules électriques avant la fin de l'année. Actuellement, ces chargeurs rapides sont accessibles uniquement aux propriétaires d'une Tesla. Ce réseau dense, avec 100 stations et près de 1 000 points de charge en France d'ici à la fin de l'été, pourrait ainsi contribuer à l'extension de l'offre de recharge rapide.
Mais cette annonce pose encore de nombreuses questions sur les marques qui pourront accéder aux superchargeurs ou la facturation qui sera pratiquée. Surtout, Tesla pourrait perdre un de ses points forts: un réseau justement dédié à ses clients, qui pourraient voir d'un mauvais oeil d'autres utilisateurs de voitures électriques accéder à ces bornes.