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La voiture électrique, une opportunité de croissance pour Michelin

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Sur BFM Business, Florent Menegaux, président du Groupe Michelin, revient sur le challenge que représente la voiture électrique pour le pneumaticien.

Michelin trace ce mercredi des pistes pour son avenir. Le groupe de Clermont-Ferrand a dévoilé ce mercredi deux prototypes de pneumatiques réalisés en matériaux composites, à hauteur de 45 à 58%. Ces pneumatiques ont été homologués pour la route, même s’ils n’ont pas encore pris le chemin de la commercialisation.

Caoutchouc naturel, noir de carbone recyclé

"Michelin doit ces progrès à une utilisation plus importante de caoutchouc naturel, ainsi qu’à l’intégration dans ses pneus de noir de carbone recyclé, d’huiles comme celle du tournesol et de résines biosourcées, de silice issue d’écorce de riz, ou bien encore d’acier recyclé", précise le groupe dans un communiqué. Le pneumaticien vise en effet "une production globale obtenue à partir de 100% de matières biosourcées, renouvelables ou recyclées d’ici 2050, avec une étape de 40% en 2030".

Mais avant la commercialisation de ces pneumatiques nouvelle génération d’ici 2 à 3 ans, le groupe fait face à un autre challenge: l’électrification du parc.

"Un véhicule électrique doit emmener le poids des batteries et donc il est plus lourd, il a une répartition du poids différente. Sur un véhicule classique, vous consommez plus les pneus à l’avant qu’à l’arrière. Sur un véhicule électrique vous consommez de la même manière à l’avant et à l’arrière", explique Florent Menegaux.

La structure même des pneus doit être travaillée car elle impacte directement l’autonomie: 20% de sa consommation vient des pneumatiques.

Des pneus soumis à rude épreuve avec la voiture électrique

Or, si la généralisation des voitures électriques représente souvent un défi économique pour la partie entretien des véhicules – les véhicules électriques demandent en effet moins de changement de pièces que les thermiques – elle se révèle une véritable opportunité pour le pneumaticien.

"Comme le véhicule est plus lourd, et surtout que vous allez utiliser la dynamique du véhicule pour recharger les batteries, vous êtes sous couple en permanence ce qui sollicite beaucoup le pneumatique, poursuit Florent Ménégaux. Avoir des pneus qui durent longtemps est beaucoup plus difficile sur un véhicule électrique".

Ce qui implique de changer plus souvent de pneus, à suivre le raisonnement du patron de Michelin.

Comment Michelin compte faire face à la crise énergétique
Gros consommateur d’énergie via ses fours à gaz, Michelin a comme de nombreux industriels cherché des solutions pour pallier de possibles ruptures d’approvisionnement. Florent Ménégaux se montre assez confiant à notre micro sur la capacité du groupe de Clermont-Ferrand à poursuivre son activité cet hiver, "confiant dans la robustesse de [ses] plans de continuité".
"Dès le début de l’invasion de l’Ukraine, […] nous avions commencé à regarder toutes les énergies de substitution que nous pourrions avoir pour que nos outils de fabrication continuent à fonctionner, nous confie Florent Ménégaux. Par exemple, tous nos fours à gaz peuvent être convertis au fioul et donc on peut passer de l’un à l’autre assez facilement. Et quand ce n’est pas possible, nous avons loué des chaudières au fioul pour être capable de fonctionner".

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web