BFM Business
Auto

Fermeture de 7 usines sur 17, suppression de 20.000 postes... Une restructuration cataclysmique chez Nissan

placeholder video
En difficulté, le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé la fermeture de 7 de ses 17 usines productions dans le monde d'ici 2027.

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan a annoncé mardi son projet de fermer 7 de ses 17 usines de production d'ici l'exercice 2027, dans le cadre d'un drastique plan de redressement.

Ces efforts de restructuration conduiront également le groupe nippon à supprimer 20.000 emplois sur la même période sur un total de 130.000 salariés, soit 15% de ses effectifs mondiaux, un chiffre revu en nette hausse par rapport aux 9.000 suppressions d'emplois initialement annoncées en novembre.

"La réalité est claire: nous avons une structure de coûts très élevée. Pour compliquer encore les choses, le marché mondial est volatil et imprévisible, ce qui rend la planification et l'investissement de plus en plus difficiles", a déclaré mardi le PDG Ivan Espinosa.

Nissan, dont le français Renault détient 35%, a annoncé avoir subi lors de son exercice 2024-2025 une perte nette annuelle colossale de 4,1 milliards d'euros (671 milliards de yens).

Un plan de redressement drastique

Une contre-performance s'expliquant notamment par les coûts liés au plan de redressement engagé: fortement endetté, confronté à sa perte de rentabilité et à l'essoufflement des ventes sur ses marchés-clé américain et chinois, Nissan avait annoncé en novembre vouloir réduire de 20% ses capacités de production.

Il avait dans le même temps annoncé viser 9.000 suppressions de postes dans le monde. Un chiffre finalement porté mardi à 20.000 au total d'ici son exercice budgétaire 2027 -ce que la presse japonaise avait rapporté dès lundi.

"Nous ne ferions pas cela si ce n'était pas nécessaire pour survivre", a assuré Ivan Espinosa mardi devant la presse.

Par ailleurs, Nissan "consolidera le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d'ici l'exercice 2027(...) et accélérera les réductions des dépenses d'investissement", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

L'entreprise a ainsi récemment abandonné son projet, tout juste approuvé, d'usine de batteries au lithium d'un milliard de dollars dans le sud du Japon.

Des perspectives peu rassurantes

Le groupe apparaît fragilisé: il avait entamé fin 2024 avec Honda des négociations en vue d'un mariage pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial, dans l'espoir de rattraper son retard dans l'électrique, mais les discussions se sont effondrées mi-février.

Nissan, dont l'action a perdu 40% sur l'année écoulée, reste sous la pression d'un énorme endettement: les agences de notation ont d'ailleurs abaissé la note de sa dette et l'ont placée en catégorie spéculative, Moody's pointant sa "faible rentabilité" et "sa gamme de modèles vieillissants" alimentant le déclin des ventes.

Les perspectives restent moroses: à l'effritement de la demande s'ajoute la guerre commerciale engagée par Washington. "L'incertitude liée aux politiques douanières américaines nous empêche d'estimer rationnellement nos prévisions annuelles", explique Ivan Espinosa.

MC avec AFP