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ESSAI. Mini JCW Electric, la petite british muscle son jeu

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La gamme sportive de Mini passe au 100% électrique, alors que donne la petite citadine britannique en version survitaminée sous le label JCW?

C'est un peu une marque dans la marque. John Cooper Works, ou JCW, est en quelque sorte à Mini ce qu'est Abarth pour Fiat. C'est en effet la division performance de Mini, les versions sportives des modèles de la marque britannique, avec un design bien plus dynamique et des performances améliorées via le moteur ou les réglages du véhicule.

Et à l'image d'Abarth ou d'Alpine, le label JCW se convertit à l'électrique, en étant désormais proposé sur tous les modèles de la gamme Mini, la Cooper mais aussi l'Aceman pour ces versions survoltées.

La Mini Cooper en version JCW Electric.
La Mini Cooper en version JCW Electric. © SB

C'est quoi "John Cooper Works"?

John Cooper reste un grand nom dans l'histoire du sport automobile. Cet ingénieur britannique a travaillé avec Mini à partir des années 60 pour en faire de vrais bolides de compétition. Avec notamment 3 victoires historiques au rallye de Monte Carlo en 1964, 1965 et 1967, c'est aussi ce qui explique le lieu de cet essai, notamment sur les routes magnifiques du col du Turini, spéciale mythique de ce rallye. Et cela continue encore aujourd'hui avec une victoire de la Mini John Cooper Works en 2024 au 24 heures du Nürburgring, un titre remis en jeu cette année.

C'est le fils de John Cooper, Michael Cooper qui a créé l'entreprise en 2002 en vendant des kits de préparation pour les modèles Mini. Et en 2007, BMW propriétaire de la marque britannique, intégre directement "John Cooper Works" ou "JCW" à la gamme Mini. C'est d'une certaine manière le niveau de finition ultime, le plus haut de gamme et sportif disponible chez Mini.

Aujourd'hui nous testons cette Mini 3 portes dans cette version JCW, mais tous les modèles de la gamme sont désormais disponibles dans cette finition, de la petite Cooper au Countryman.

Une Mini survoltée déjà dans son look

Alors, avec cette Cooper Electric JCW, est-ce qu'on a toujours une Mini qui respecte la copie d'origine? Pas vraiment, si on regarde ses mensurations. Si elle reste assez compacte, avec 3,88 mètres de long, un peu plus court que sa grande rivale l'Alpine A290, on reste loin des Austin Mini de la fin des années 50, qui faisaient à peine plus de 3 mètres.

Une différence de taille ente Mini du passé et actuelle.
Une différence de taille ente Mini du passé et actuelle. © SB

Sur la balance, avec le poids des batteries, cette Mini fait bondir aussi l'aiguille à 1,7 tonne. C'est près de 200 kg en plus que l'A290, qui a particulièrement travaillé ce point.

Cette première Mini Electric badgé JCW adopte bien un look ravageur, avec de nombreux détails qui soulignent son tempérament sportif et une face avant pleine pour favoriser l'aérodynamisme.

La Mini JCW Electric avec son toit "multitone".
La Mini JCW Electric avec son toit "multitone". © SB

Mention spéciale à ce toit rouge "multitone" avec une teinte qui vire au noir à l'arrière du toit, comme si la vitesse avait commencé à estomper la couleur pour repasser au noir de la carrosserie.

Un intérieur entre tradition et modernité

L'intérieur de cette Mini Cooper JCW offre une jolie présentation, assez épurée avec l'écran Oled rond de 24 pouces en pièce maitresse, mais tout de même avec quelques détails appréciables, comme l'habillage textile sur la planche de bord et les portières.

La finition est moins travaillée en partie basse ou à l'image de l'accoudoir pour le conducteur, qui offre le service minimum niveau style.

A l'intérieur de la Mini JCW Electric.
A l'intérieur de la Mini JCW Electric. © SB

Les interactions à l'écran sont plutôt simples et ce dernier se montre assez réactif. Dommage toutefois de devoir interagir avec un menu tactile pour ajuster une fonction simple comme le niveau de souffle de la ventilation. Heureusement, on peut tout de même compter sur des raccourcis physiques pour le désembuage.

On peut aussi compter sur la compatibilité avec Android Auto et Carplay, même si l'affichage n'occupe pas tout l'écran.

Pas d'écran des compteurs, mais un système d'affichage tête (pas très) haute, puisqu'il déploie une petite vitre et apparaît plutôt devant le pare-brise. Cela reste pratique pour avoir la vitesse et des indications GPS sans avoir à regarder l'écran central.

Côté habitabilité, ce n'est clairement pas le point fort de cette Cooper, même si on dispose de deux places relativement confortables à l'arrière et d'un coffre de 210 litres.

Au volant, à l'assaut du col du Turini

Pour rendre hommage au glorieux passé en rallye de Mini et en particulier à Monte Carlo, la marque organisait ses essais sur les routes mythique du Col du Turini. Un bon test aussi pour cette "Cooper Electric JCW".

Si en conduite dynamique, on ne peut qu'appécier la fermeté des suspensions et la direction précise et assez directe, c'est moins le cas en conduite normale. L'ensemble reste relativement confortable, surtout grâce aux sièges de bonne qualité, mais un compromis à accepter et raccord avec le label JCW.

Sous le capot, on dispose d'un moteur électrique de 258 chevaux. Ou plutôt de 231 chevaux, avec un boost à activer au volant qui fait gagner les 27 chevaux supplémentaires. La vitesse maximale est annoncée à 200 km/h avec un 0 à 100 km/h en 5,9 secondes.

La Mini JCW Electric.
La Mini JCW Electric. © SB

Des prestations qui donnent le sourire au volant et se rapprochent de ce qu'on peut vivre en A290, même si la française profite sans doute d'une plus grande agilité avec ce poids (un peu) réduit.

Mini innove au niveau de l'affichage tête haute, avec un indicateur de vitesse avant un virage qui peut faire penser à un copilote en spéciale de rallye. Si vous arrivez trop vite, le tracé vire au rouge, avant de passer au jaune puis au blanc à la bonne vitesse.

L'ajout des bruits artificiels, qui ne sont jamais une grande réussite (mais qui ont ici le mérite d'être originaux avec un drôle de "ratata artificiel" à la décélération), apporte un complément d'informations intéressant en conduite dynamique.

Une conduite sportive qui permet aussi de tester la batterie de 49,2 kWh nette, avec 371 km en autonomie théorique WLTP. Logiquement, en arrivant au sommet du col, la consommation dépasssait les 30 kWh aux 100 km, ce qui réduirait l'autonomie à un peu plus de 160 km.

Le volant de la Mini JCW Electric avec sa palette "boost" à gauche.
Le volant de la Mini JCW Electric avec sa palette "boost" à gauche. © SB

Heureusement, la descente et une conduite plus urbaine nous a ramenés à une moyenne plus raisonnable d'environ 20 kWh aux 100 km sur un total de 200 km parcourus, ce qui donnerait une autonomie, certes réduite mais plus confortable tout de même, de 250 km.

Sur une conduite plus classique, on apprécie d'ailleurs les nombreuses options d'assistance à la conduite et les caméras, ainsi que le freinage régénérétif qui peut aller jusqu'à de la conduite "One Pedal". Dommage toutefois de ne pas pouvoir ajuster ce niveau de récupération d'énergie autrement que via l'écran.

Des prix alignés avec la concurrence?

La Mini Cooper Electric JCW démarre à 42.550 euros. Et il faut compter un peu plus de 46.000 euros avec options sur notre modèle d'essai, dont le pack XL à 3.310 euros qui comprend de nombreux équipements. Pas de bonus écologique en revanche avec une production en Chine de ce modèle.

Un prix de départ qui représente un surcoût de près de 8.000 euros par rapport à la Cooper SE, électrique aussi et qui offre un peu plus d'autonomie, un moteur 218 chevaux avec un 0 à 100 en 6,7 secondes.

La Mini Cooper 3 portes JCW en thermique se rapprochent de son côté des tarifs de la version électrique avec un malus CO2 à 2.544 euros.

Chez les concurrents, l'Alpine A290 s'affiche à 38.700 euros en version 180 chevaux et à 41.700 euros pour le moteur 220 chevaux.

Enfin, l'Abarth 500e, avec des performances un cran en-dessous de l'Alpine et de la Mini, démarre ses tarifs tout juste sous les 37.000 euros.

Julien Bonnet, avec Séraphin Bette