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Certains prix de carburant pourraient s'envoler: pour l'automobile, un malus CO2 renforcé et une hausse des taxes sur l'E85 dans le budget 2026

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Dans son projet de loi de finances 2026, le gouvernement prévoit de renforcer la taxe sur les véhicules polluants, de déplafonner le cumul avec le malus CO2 et de relever les taxes sur l'E85 ou superéthanol.

Le projet de loi de finances 2026 prévoit plusieurs mesures pour s'attaquer aux véhicules polluants. Le seuil de déclenchement du malus CO2 sera ainsi abaissé avec une trajectoire annoncée sur les trois prochaines années.

Jusqu'à 100.000 euros de malus CO2 en 2028

En 2026, cette surtaxe concernera désormais les véhicules neufs à partir de 108 g/km de CO2, contre 113 g/km en 2025. Ce seuil sera abaissé à 103 g/km en 2027 et 98 g/km en 2028.

"Un signal important envoyé au marché pour qu’il se tourne vers des véhicules moins émissifs ou 100% électriques", souligne dans un communiqué l'ONG Transport & Environnement.

Le plafond du malus sera aussi relevé: actuellement, les véhicules qui émettent plus de 194 g/km de CO2 doivent débourser 70.000 euros de surtaxe. Ce sera 80.000 euros en 2026 au-delà de 191 g/km, puis à 90.000 euros en 2027 au-delà de 189 g/km et 100.000 euros en 2028 pour les émissions de CO2 de plus de 187 g/km.

Surtout, ce malus pourra désormais se cumuler sans limite avec le malus au poids, alors que la somme des deux ne pouvait jusqu'ici dépasser le montant maximum du malus CO2, soit 70.000 euros. Un barème du malus au poids (ou "malus masse" ou "Taxe sur la masse en ordre de marche des véhicules de tourisme") qui reste de son côté inchangé.

Hausse de la taxe sur l'E85

Le gouvernement prévoit aussi de renforcer la taxation sur l'E85 à partir de 2026. Un carburant peu cher qui a connu un engouement certain ces dernières années, avec les boitiers de conversion ou quelques modèles directement compatibles.

"Le projet d’une hausse de la taxation de l’E85 à partir de 2026 – qui pourrait prendre la forme d’une réduction progressive sur 3 ans de l’avantage fiscal lui conférant son prix actuel très attractif (0,71 euros/L en moyenne), se traduisant par une hausse finale de 40 à 50 centimes d’euros par litre – fait craindre que l’État cherche moins à encourager les carburants plus durables qu’à accroître ses recettes, au mépris de la justice sociale", réagit dans un communiqué l'association 40 millions d'automobilistes.

De son côté, Transport & Environnement se montre plus favorable à cette mesure, ainsi qu'à la suppression de l'avantage fiscal du B100, un biocarburant compatible avec les motorisations diesels des poids lourds.

"L’alignement de la fiscalité des biocarburants (B100, E85) sur le régime classique est une bonne nouvelle, au vu de l’absence de bénéfice climatique de ces carburants", souligne l'ONG.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto