Assurance automobile, habitation... Ces sinistres non déclarés par peur de payer plus cher

Près d'un tiers des assurés en France préfèrent ne pas déclarer un sinistre par peur de payer plus cher. C'est ce que révèle une enquête* du néo-assureur Leocare qui montre que cette pratique peut se révéler être un bien mauvais calcul. Même en période de forte hausse des coûts qui n'épargne pas les assurances, avec jusqu'à +12% pour l'habitation et +6% pour l'automobile.
À la question "avez-vous déjà renoncé à déclarer un sinistre à votre assurance par peur d’une augmentation de votre prime?", 10% des sondés ont répondu "oui, plusieurs fois" et 20% "oui, une fois".
Des sinistres non-déclarés pour maintenir sa prime
Parmi les cas les plus courants, 46% des conducteurs disent ne pas signaler un impact de gravillon sur le pare-brise, 53% un dommage sur un rétroviseur, 55% un vandalisme mineur (antenne pliée, enjoliveur arraché ou plaque d'immatriculation endommagée) et 59% un accrochage avec un trottoir.
Même chose pour l'assurance habitation, avec 49% qui disent ne pas déclarer une infiltration de pluie et 58% un appareil électroménager en panne.
C'est clairement les conséquences sur la prime d'assurance qui dissuade certains de déclarer ces sinistres: "66 % des assurés déclareraient plus souvent leurs dommages si le prix de l’assurance ne dépendait pas du nombre de sinistres, dont 26 % sans hésitation", souligne le communiqué de Leocare.
Mais l'enquête montre qu'il y a d'autres freins, avec 65% qui craignent des démarches administratives pénibles ou 50% de trop longs délais de traitement.
D'un sinistre mineur à un problème majeur
Pourtant, ne pas déclarer un sinistre peut avoir de lourdes conséquences, alerte Christophe Dandois, cofondateur de Leocare, cité dans le communiqué:
"Un sinistre mineur non pris en charge peut vite devenir un problème majeur, et représenter un risque pour l'assuré. À terme, ces coûts plus élevés pèsent aussi sur les assurances, qui les répercutent sur l'ensemble des contrats. Ne pas déclarer, c'est un calcul à court terme qui pénalise autant l'individu que le modèle mutualiste des assurances en France."
La fraude beaucoup moins courante
Point positif de l'étude, la fraude reste moins tentante pour les assurés, avec 89% des Français qui disent n'avoir jamais cherché à tromper leur assureur.
"La fraude reste une pratique minoritaire car risquée pour l’assuré. Il encourt la résiliation de son contrat voire des poursuites judiciaires et financières. Le délit sera inscrit dans un fichier national limitant son accès à des assurances abordables", rappelle Leocare.
Les pratiques les plus courantes: 8% des assurés reconnaissent avoir fourni de fausses factures et 10% admettent avoir souscrit une assurance après un sinistre. L'exagération des dommages causés ressort également: 11% des assurés reconnaissent surestimer les dégâts pour augmenter les indemnisations, un chiffre qui grimpe à 20 % en Île-de-France.
*Méthodologie: étude conduite le 17 mars 2025 par Poll&Roll sur un panel de 1.000 personnes représentatives de la population française