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Après les smartphones et les lave-linge, bientôt un indice de réparabilité des voitures?

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Les professionnels du secteur travaillent actuellement sur ce projet, qui concernera s'il aboutit aussi bien les véhicules thermiques qu’électriques.

Les voitures disposeront-elles bientôt d’un petit indicateur rouge, orange ou vert avec un symbole clé à molette pour évaluer leur degré de réparabilité comme pour les lave-linge, les smartphones ou les téléviseurs? C’est tout l’objet de concertations lancées ce printemps par les professionnels de l’après-vente, notamment via leur branche au sein du syndicat Mobilians, afin de développer un tel indice adapté à l’automobile.

Ces travaux font aussi écho à un article de la proposition de loi sur le verdissement des flottes, présentée en février à l’Assemblée Nationale, qui envisageait de mettre en place un tel indice pour les voitures électriques. Celui sur lequel planchent les professionnels devrait lui concerner tous les types de motorisation, nous précise Mobilians.

"C’est un enjeu d’information, mais aussi de souveraineté et de justice pour les consommateurs, qui doivent pouvoir comparer la réparabilité des véhicules", résume auprès d’AutoInfos Alain Nay, directeur APV et économie circulaire chez Mobilians.

Mieux réparer les batteries, accéder aux données

Les critères précis qui composeront ce nouvel indice ne sont pas encore connus, mais par exemple la capacité à réparer la batterie en ne changeant que la ou les cellules défectueuses, et non plus tout le pack, devrait forcément apporter une note plus positive au véhicule. Il n’existe en effet pas aujourd’hui d’obligation européenne d’avoir des batteries réparables, or une batterie représente environ un tiers du coût en moyenne d’une voiture électrique, soit plusieurs milliers d’euros en termes de coûts de réparation.

Autres exemples qui pourraient servir à définir la note de chaque voiture: la capacité à accéder aux données du véhicule pour établir un diagnostic, la disponibilité des pièces détachées ou encore la capacité à réparer hors de l’atelier du constructeur, précise AutoInfos.

Hausse du coût des réparations

Cette démarche s’inscrit dans un contexte de développement de nouvelles technologies (la voiture électrique, les aides à la conduite, une place de plus en plus importante du logiciel) qui ne sont pas toujours bien connus des consommateurs alors que le prix des voitures a explosé. L’an dernier, selon AAA Data, le prix moyen d’une voiture neuve a ainsi encore augmenté de 3%, à 36.712 euros en moyenne, dépassant même les 43.000 euros pour les voitures électriques.

Face à ces nouvelles technologies, les coûts des réparations ont aussi augmenté: réparer une voiture hybride coûte en moyenne 15,7% de plus que sur un thermique, selon des chiffres de l’association Sécurité et réparations automobiles (SRA). Cette dernière notait qu’en quatre ans, les prix des réparations (après un sinistre) avaient bondi de 25,7%, toutes motorisations confondues. Au moment de passer à la caisse, les consommateurs sont donc forcément plus attentifs.

Aucune date précise n'a pour le moment été communiquée pour la mise en place concrète de ce nouvel indice, mais l’idée est "d’aller vite", nous confie-t-on chez Mobilians. L’année prochaine pourrait ainsi voir une première phase de test.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web