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Violences sur un détenu à la prison de Lutterbach: deux agents pénitentiaires condamnés

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Deux agents ont été condamnés ce jeudi 13 mars à 18 mois et deux ans de prison pour des violences sur un détenu.

Deux agents du centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach condamnés. Ce jeudi 13 mars, ont écopé de peines de 18 mois et deux ans de prison pour avoir commis des actes de violence envers un détenu, qui avait ensuite tenté de se suicider.

Au total, quatre agents étaient entendus par la justice. Ceux-ci ont enchaîné les changements de version de leur récit respectif, deux d'entre ayant même été jusqu'à falsifier leur compte rendu de procédure, niant ainsi toute forme de violences lors de ces derniers mois à l'encontre du détenu.

Des bruits et des cris entendus par un détenu voisin

Lors du procès devant la cour, la tête baissée, l'un des surveillants a tout de même reconnu avoir donné une gifle. Un deuxième a aussi avoué l'avoir pris par le col, mais tous ont nié d'autres formes d'agressions. Les accusés se sont surtout dits excédés par les insultes proférées par le prisonnier.

Sur des images de vidéosurveillance diffusées lors du procès, on peut notamment y voir les quatre agents pénétrer dans la cellule et y rester près de trois minutes. Un détenu d'une cellule voisine avait alors rapporté avoir entendu des bruits de violences physiques et des cris.

Le détenu, Teddy C., présent à la barre du tribunal de Mulhouse où l'affaire était jugée, a de son côté comparé la situation à une opposition de David contre Goliath.

"Ce n'est pas faire offense à ces agents pénitentiaires que de dire que ce sont des fieffés menteurs. Ils ont menti durant la garde à vue, ils ont reconnu les faits durant l'information judiciaire, ensuite ils ont encore évolué et aujourd'hui ils viennent nous raconter une version encore différente", a déploré l'avocat du détenu, Me Mohamed Aachour, au sortir du palais de justice.

"On dirait des voyous"

L'avocat du détenu regrette par ailleurs que les agents ne soient "pas dans la reconnaissance des faits, dans le repentir, dans la reconnaissance de la souffrance qu'ils ont pu infliger à Monsieur Teddy C."

D'après son conseil, l'homme accusant les agents est aujourd'hui "frustré", car il "était venu pour avoir des réponses qu'il n'a pas eues". "Je reprends ses mots: 'on dirait des voyous' comme il a pu connaître en détention", souligne l'avocat de Teddy C. Ce dernier n'a pu repartir qu'avec l'annonce de la condamnation de deux des quatre prévenus.

Les deux agents condamnés ont toutefois fait appel de la décision.

Célia Sommer, avec Alexis Lalemant