Strasbourg: premier bilan positif pour le Grand contournement ouest, neuf mois après son ouverture

Le Grand contournement ouest (photo d'illustration) - BFM Alsace
C'est un premier bilan, et il est plutôt positif aux yeux de l'exploitant de l'autoroute et de la préfecture du Bas-Rhin. Neuf mois après sa mise en circulation, le Grand contournement ouest (GCO), une 2x2 voies longue de 24 kilomètres, semble avoir engendré une réduction significative de la congestion et des temps de trajet pour traverser Strasbourg.
Ce premier point est illustré en chiffres par Marc Bouron, président d'Arcos, l'exploitant de l'autoroute A355. "Les effets sur la M35 sont très probants, met-il en avant sur BFM Alsace, puisqu'on a montré aujourd'hui une captation de l'ordre de 6% des trafics des véhicules légers et 33% des trafics des poids lourds." S'il se satisfait de ces données, l'objectif des 50% de poids lourds en moins est encore loin d'être atteint.
L'intéressé affirme néanmoins que la nouvelle autoroute payante "influe énormément sur la qualité de circulation sur la M35", où la circulation des poids lourd en transit est désormais interdite et où la vitesse maximale a été abaissée.
"C'est près de 15 à 20 minutes gagnées tous les matins et tous les soirs sur la nouvelle M35 pour les usagers", vante-t-il.

Quid de la qualité de l'air?
Pour sa part, Josiane Chevalier, préfète du Bas-Rhin et de la région, observe une "hausse de la fluidité" et "une diminution extrêmement conséquente du nombre d'accidents depuis la mise en place de cette structure", sans pour autant appuyer son propos avec des données.
En revanche, le premier bilan ne fait pas mention de l'impact de la structure sur la qualité de l'air, "qui faisait partie aussi des objectifs principaux", rappelle la préfète, au même titre que les nuisances sonores. Mais elle promet que des "données scientifiques" seront rendues publiques "d'ici la fin de l'année".
Interrogé par France 3, Cyril Pallares, ingénieur études chez Atmo Grand Est, l'organisme qui mesure la qualité de l'air, dispose pour sa part de premières données indiquant une baisse des relevés de dioxyde de carbone. Il appelle cependant à la prudence quant à l'interprétation de ce constat, dont l'origine peut également être liée à un recours plus important qu'avant au télétravail. Selon la préfecture, il faudra attendre quelques mois pour qu'un bilan dédié soit entériné.
Imbroglio juridique
L'impact écologique et les nuisances sonores entraînées par le GCO sont particulièrement scrutés par les collectifs opposés de longue date à cette autoroute vivement contestée et encore aujourd'hui au cœur d'un imbroglio juridique.
D'abord suspendue par le tribunal administratif de Strasbourg en juillet 2021, en raison de manquements dans l'étude d'impact réalisée par la Sanef et Arcos (sur la qualité de l'air, les espèces protégées et leur habitat, etc), l'ouverture de la GCO avait finalement été validée en appel au mois de novembre. Le juge avait estimé que l'autoroute était prête à l'emploi et que la mise en conformité des arrêtés pouvait être effectuée dans un second temps.
L'étude d'impact complémentaire, nécessaire à la rédaction du nouvel arrêté, a reçu un nouvel avis défavorable de la commission d'enquête au mois de mai dernier et a imposé à la préfecture d'en réaliser une supplémentaire. Dans le même temps, Arcos et le ministère des Transports ont décidé de contester la décision d'ordonner une étude complémentaire et ont fait appel. La date de l'audience n'est pas encore connue.