Strasbourg: les parents des enfants auteurs de violences au Nouvel An se sont présentés à leur convocation

La préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg - Google Street View
Tous les parents étrangers de mineurs interpellés lors des violences du Nouvel An à Strasbourg se sont présentés à une convocation de la préfecture, et cette initiative "aura des suites", a déclaré ce vendredi 14 février le préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski.
Entre 70 et 80 personnes, dont une grande majorité de mineurs, ont été interpellées dans l'agglomération de Strasbourg pendant la période du Nouvel an à la suite de multiples incidents tels que voitures incendiées ou tirs de mortier, avait indiqué M. Witkowski début janvier.
Dans la foulée, le préfet avait adressé un courrier aux parents des jeunes interpellés pour leur rappeler leurs obligations parentales et les convoquer à un entretien, "dans une démarche préventive". En direction des parents étrangers, M. Witkowski avait ajouté dans ce courrier qu'il envisageait de "procéder au réexamen" de leur droit au séjour.
"Certains parents sont dépassés"
Interrogé ce 14 frévrier lors d'une rencontre avec la presse, le préfet a indiqué que "plusieurs dizaines de courriers" ont été envoyés et que "tout le monde est venu" à la convocation de la préfecture, pour des entretiens qui se sont déroulés "sans incident".
"Certains parents sont dépassés par le côté éducatif, d'autres sont très responsables, d'autres enfin ont déclaré: 'ce n'est pas mon problème'", a rapporté le représentant de l'Etat, responsable de la police des étrangers.
"Il y aura des suites" à cette initiative, a-t-il ajouté, citant le cas d'un père de famille qui "n'est pas présent du tout" auprès de ses enfants et pourrait faire l'objet de poursuites pour abandon de famille, voire d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
À propos du retrait éventuel des permis de séjour, M. Witkowski a déclaré: "On ne s'interdit pas de le faire".
"Je ne suis pas naïf, je n'ai pas de baguette magique"
Quant à l'effet de cette initiative sur le terrain, il a reconnu qu'elle ne suffirait pas à mettre un terme "à la violence des jeunes". "Je ne suis pas naïf, je n'ai pas de baguette magique", a-t-il dit.
En ce qui concerne les parents français de mineurs interpellés, le préfet a souligné que ces derniers relevaient de la responsabilité des maires, "qui ont la possibilité de les convoquer".
Dans toute la France, près de 1.000 véhicules ont été incendiés et plus de 400 personnes interpellées lors de la dernière nuit de la Saint-Sylvestre, a indiqué le 1er janvier le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, dénonçant un bilan "trop lourd", "produit d'un ensauvagement".