Soufflenheim: Lithium de France suspend son projet de forage exploratoire, les habitants toujours méfiants

Coup de théâtre à Soufflenheim. Ce lundi 2 juin, l'entreprise Lithium de France a annoncé suspendre son projet de forage exploratoire dans la commune du Bas-Rhin ainsi que l'annulation d'une réunion publique sur le sujet.
"Les conditions de sérénité et de sécurité (...) ne sont malheureusement pas réunies", a indiqué l'entreprise. "Le calendrier resserré (...) n'a pas permis de mener un travail suffisant d'information (...) Ce contexte a fragilisé le dialogue avec les habitants", ajoute-t-elle.
"Je ne connais pas ce terme"
Dans la commune, des banderoles contre ce projet fleurissent depuis l'annonce du projet en mars dernier. Des centaines d'habitants réunis en collectif craignent que ce forage ne provoque des nuisances sonores et des secousses sismiques.
Malgré l'annonce de cette suspension, l'heure n'est pas au soulagement. "Apparemment, nous sommes des gens très dangereux. C'est la première chose que je trouve tout simplement incroyable", note au micro de BFM Alsace, Joëlle Richard, secrétaire adjointe de l'association Save.
"C'est effectivement une suspension. Je ne connais pas ce terme dans le cadre d'une enquête publique. On ne baisse pas du tout les bras, au contraire, nous sommes plus remontés que jamais", ajoute-t-elle.
Le projet pas annulé
Face à l'annonce de Lithium France, le maire de la commune se veut rassurant. Il affirme que le projet en l'état n'aura plus lieu sur le site qui était prévu mais ne ferme pas la porte à un projet repensé.
"C'est ce que nous attendions depuis quelque temps, vu la forte mobilisation de mes administrés et de l'avis négatif du Conseil municipal", déclare à BFM Alsace, Camille Schetdecker, l'édile de Soufflenheim.
"Je pense qu'il faudra à un moment donné trouver un autre lieu pour faire un autre forage exploratoire, peut-être pas sur le banc de Soufflenheim, mais peut-être dans une autre commune vu que le sous-sol s'y prête", abonde-t-il.
Lithium de France n'a d'ailleurs pas annoncé l'abandon du projet. De son côté, la préfecture confirme que la suspension n'est pas une réalité juridique.