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Bas-Rhin: une pétition lancée contre la possible suppression d’une navette médicalisée

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Lancée par l’association strasbourgeoise d’aide aux handicapés moteurs (ARHAM), l’une de ses navettes médicalisées pourrait être supprimée pour des raisons budgétaires. Face à cette menace, une pétition a été mise en ligne pour s’opposer à sa suppression.

Vers la disparition des navettes médicalisées pour les enfants handicapés dans le Bas-Rhin? Mise en place par l’association strasbourgeoise d’aide aux handicapés moteurs (Arahm), l'une des navettes médicalisées, permettant de transporter des personnes de leur domicile à des établissements spécialisés, pourrait bientôt disparaître.

"Je ne pourrais pas l’emmener seule à l’école"

Une menace qui inquiète de nombreuses familles, pour qui ces transports sont indispensables. Ces navettes médicalisées prennent en charge environ une trentaine d’enfants atteints de maladies ou de handicaps moteurs.

Pour des parents comme Anne Welsch, mère de Marion, handicapée moteur depuis sa naissance, leur suppression serait une catastrophe, alors qu'elle habite à 40 minutes de route de son institut d'éducation motrice à Strasbourg.

"Sans ses transports, je ne pourrais pas l'emmener seule à l'école. Ce serait trop risqué", confie cette habitante de Kienheim, au micro de BFM Alsace.

Plus de 25.000 signataires

Anne Welsch explique que la direction de l’association a annoncé vouloir supprimer ce service pour des raisons budgétaires. Cette situation, qui dure depuis juillet, l’a poussée à lancer une pétition en ligne, déjà signée par plus de 25.000 personnes sur un objectif de 35.000.

"Ils jouent avec nos nerfs, moi, j'en peux plus. Une autre maman ne mange plus, ne dort plus. Moi, je suis à 35 kilos depuis toutes ces histoires", témoigne-t-elle.

Pour la mère de famille, ces navettes sont cruciales: elles sont parfaitement équipées, avec une infirmière à bord et le matériel médical nécessaire en cas d’urgence.

Cette inquiétude est partagée par un chauffeur des navettes, qui craint également de ne pas voir son contrat renouveler. "Je ne peux pas laisser les parents, les enfants. Sans notre transport, ces enfants seraient obligés de rester chez eux avec les conséquences. Des parents ont le droit au répit aussi", insiste-t-il.

Fermeture de l'internat

Autre sujet alarmant, la fermeture de l'internet de l'association depuis septembre, aggravant la situation pour de nombreuses familles. C’est le cas de Manuella Herrmann, mère de Mathis, qui doit désormais gérer un quotidien épuisant pour son fils et elle-même.

"Mathis se lève tous les matins à cinq heures. Le taxi vient le chercher à 6h30 et le ramène entre 18 et 18h30. C'est un très gros rythme pour lui. C'est beaucoup de fatigue, beaucoup d'énervement. Il rentre stressé et pas bien", souligne-t-elle.

L'Arahm se veut rassurante

Contactée par BFM Alsace, l'Arahm se veut rassurante. "Il n'a jamais été question des transports médicalisés comme nous avons pu l'entendre", répond Dominique Kienneman, directeur général de l'association.

"Nous avons l'obligation de véhiculer nos enfants de manière sécure. C'est ce que nous faisons. Certains enfants avec infirmière à bord, d'autres sans infirmière. Certains avec des trajets courts, certains en individuel, d'autres en petits collectifs. Nous adaptons nos transports."

L'intéressé assure que l'Arahm projette d'organiser une réunion le 19 décembre "pour apporter toutes les explications nécessaires aux familles".

Adrien Petiteau et Célia Debes avec Alexandre Simoes