Youtube a discrètement modifié ses règles et autorise les contenus problématiques

Avec plus d'un milliard d'heures visionnées chaque jour, Youtube est la principale plateforme de streaming vidéo. Mais elle est aussi connue pour sa modération qui peut parfois s'avérer très sévère, notamment sur les sujets liés à la désinformation ou sur les vidéos qui comportent des insultes.
Mais depuis le mois de décembre 2024, la plateforme qui vient de fêter ses 20 ans, a discrètement modifié sa politique de modération, comme le révèle le New York Times.
Une mise au pas pour plaire à Donald Trump?
Un assouplissement qui rappelle celui poussé par Meta. Ce dernier permet désormais de comparer des femmes à des objets, il a également supprimé son programme de vérification des informations par des médias sur Facebook et Instagram. Le quotidien américain explique que les modérateurs de Youtube doivent désormais "encourager la liberté d'expression". Autrement dit, laisser passer plus de choses au sein des vidéos de la plateforme.
Dans des documents internes, il est indiqué que la règle qui estimait que, si plus d'un quart d'une vidéo enfreignait les règles de Youtube, il fallait la supprimer ou l'invisibiliser, n'est plus d'actualité.
Le New York Times donne pour exemple une vidéo affirmant que les vaccins contre le Covid-19 modifieraient l'ADN - ce qui est factuellement faux. Mais elle a pu rester en ligne, car elle donne aussi des informations officielles. Il en va de même pour les vidéos comportant des insultes, notamment contre certaines minorités. Si une insulte homophobe ou transphobe n'est présente qu'une seule fois sur une durée totale "assez longue", Youtube ne procédera à aucune suppression, contrairement à ce qui se passait avant.
Google directement visé par Trump
Il n'est toutefois pas clair si cet assouplissement concerne uniquement les Etats-Unis. Car en Europe, Youtube, comme les autres géants de la tech, doivent prendre en compte de nombreuses règles pour éviter la désinformation ou des propos portant atteinte à un sexe, une religion ou une préférence sexuelle.
Reste que Youtube rejoint finalement l'ensemble (ou presque) des GAFAM désireux de plaire à Donald Trump, qui a mis au pas des géants comme Amazon, Microsoft et Meta, afin qu'ils stoppent leurs politiques d'inclusivité. Google avait directement été menacé par le président américain de poursuites pour "traitement partial de la campagne". Il estimait que l'entreprise avait injustement censuré des propos pro-Trump.
Auprès du New York Times, Youtube ne confirme pas l'information et préfère communiquer sur une hausse de 22% du nombre de retraits effectués sur la plateforme, qui compte pour 190.000 vidéos.