Submergé par le discours anti-vaccins, Facebook entend lui couper l'herbe sous le pied

Le logo de Facebook. - LOIC VENANCE / AFP
Ils sont devenus monnaie courante en ligne. Les discours anti-vaccins, alarmistes et anxiogènes, viennent nourrir les peurs de parents inquiets et achever de convaincre les méfiants, bien souvent sans fondement scientifique aucun. Ces mêmes discours trouvent une caisse de résonance sans commune mesure sur les réseaux sociaux. En la matière, Facebook est en première ligne. L'entreprise a fait part ce 7 mars d'une série de mesures pour mieux appréhender le phénomène.
"Nous nous efforçons de combattre les fausses informations portant sur les vaccins diffusées sur Facebook, en réduisant la propagation (des messages) et en fournissant aux gens de l'information qui fait autorité sur le sujet", fait savoir dans un communiqué Monika Bickert, vice-présidente du service de gestion des politiques mondiales de Facebook.
Pour y parvenir, Facebook entend réduire la visibilité des groupes et pages propices aux discours anti-vaccins et ne plus les inclure dans l'encart de recommandations du site ni dans les suggestions affichées dans l'onglet de recherche. Même politique sur Instagram, réseau social propriété de Facebook depuis 2012.
Par ailleurs, les contenus comprenant de fausses informations sur les vaccins ne pourront plus être sponsorisées. Enfin, il deviendra impossible de cibler les audiences sensibles à ces informations. En août dernier, l'entreprise avait déjà fait le ménage dans ses outils de ciblage publicitaire, en supprimant 5000 options parmi lesquelles des informations liées à l'orientation religieuse, sexuelle ou encore à l'appartenance ethnique.
Le retour de la rougeole
Pour compléter le tout, Facebook envisage de mettre en parallèle les discours ouvertement anti-vaccins diffusés sur son réseau avec des informations jugées fiables. L'une des pistes à l'étude serait de faire remonter automatiquement dans le fil des recherches des articles d'experts incontestés.
L'annonce de Facebook intervient alors même que la popularité des discours anti-vaccins commence à peser sur les questions de santé publique. Les Etats-Unis font notamment face à une flambée de cas de rougeole. Tant et si bien que, mi-février, le député démocrate Adam Schiff, président de la commission du Renseignement de la Chambre des Représentants, s'est fendu d'une lettre ouverte à Facebook et Google. Exemples de suggestions de recherches à l'appui, l'élu demandait des explications sur le fonctionnement des algorithmes de recommandation de ces deux entreprises.
Facebook est loin d’être le seul réseau à faire face au phénomène des "fake news" sur la vaccination. Pinterest et Google sont également concernés. Chacun y va de sa méthode. Depuis 2017, la plateforme Pinterest n'affiche plus les résultats des recherches basées sur les termes "vaccin", "vaccination" et d'autres termes menant, par exemple, à des thérapies alternatives contre le cancer. Cette politique ne vaut pour les recherches en français que depuis février 2019. YouTube, pour sa part, a décidé de couper les vivres aux promoteurs de ces discours. Les vidéos mettant en avant des messages anti-vaccins ne peuvent plus être monétisées.