Qu'est-ce que Captain Kelly, l'assistant vocal prof d'anglais vanté par Gabriel Attal?

Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, à Paris le 7 novembre 2023 - Ludovic MARIN / AFP
Avec l'essor de l'IA, les chatbots entrent aussi dans les classes. Notamment pour apprendre les langues étrangères, à commencer par l'anglais. Dans une interview accordée au Parisien, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a vanté les mérites du logiciel Captain Kelly, répondant à une question sur la place des écrans dans l'éducation. "Nous travaillons à un déploiement sur d'autres langues" a-t-il par ailleurs ajouté.
Sur le site de l'Éducation nationale, "Captain Kelly" est présenté comme un "assistant vocal pour l'apprentissage de l'anglais à l'école élémentaire". Dans les faits, il s'agit d'une application - uniquement sur Android - conçue en partenariat avec l'éditeur Belin.
Corriger la prononciation
Le logiciel, qui est destiné à être utilisé en classe par les instituteurs après une formation de trois heures, sollicite notamment le micro et l'appareil photo du smartphone sur lequel il est installé pour faire travailler l'anglais aux élèves.
Des activités traditionnelles pour l'apprentissage d'une langue sont ainsi listées sur le site de l'Éducation nationale, comme le fait de répéter des mots prononcés par l'assistant vocal, ou encore de répondre à des questions en anglais. Selon l'éditeur, le logiciel est alors capable d'analyser la qualité de la prononciation de l'élève pour la corriger si nécessaire.
"Captain Kelly peut analyser la voix humaine à travers un microphone pour la comparer à un modèle linguistique calibré pour les enfants francophones, puis catégorise la production selon qu’elle est acceptable, perfectible, ou incorrecte, afin de répondre de manière adaptée" explique ainsi la page dédiée à l'application.
Une centaine d'établissements en test
L'appareil photo est quant à lui destiné à procéder à de l'analyse d'image en temps réel. Des cartes affichant diverses illustrations imprimées doivent ainsi être montrées par l'élève à la caméra, pour répondre à des questions de l'assistant vocal.
Sur son site, Belin assure qu'aucune des données collectées (audio, vidéo, géolocalisation) ne sont conservées et que l'outil peut être utilisé sans connexion internet. Si l'application est gratuite, l'éditeur commercialise un guide pédagogique, dont l'importance est rappelée dans ses vidéos, vendu 30 euros.
Toujours sur le site de l'Éducation nationale, plusieurs retours d'expérience sont évoqués depuis les premières expérimentations de l'outil, fin 2021, à l'initiative de Jean-Michel Blanquer, dans une centaine d'établissements. Des utilisations dans diverses académies (Créteil, Dijon, Besançon, la Réunion) sont notamment mentionnées.
Contactés par Tech&Co concernant le nombre d'utilisateurs de l'outil au niveau national, le ministère de l'Éducation nationale et l'éditeur Belin n'ont pour l'heure pas répondu.