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"On n'a plus quelqu'un qui vous parle": Michel Barnier déplore "l'informatisation" excessive des services publics

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Michel Barnier a regretté un excès de "dématérialisation" des services publics, face à la solitude de certains Français.

Michel Barnier serait-il sur une position plus conservatrice que son ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, qui vante le déploiement de l'intelligence artificielle dans les services publics et a félicité Elon Musk qui doit aider Donald Trump à réduire drastiquement les dépenses publiques américaines?

Ce 15 novembre, sur France Bleu, le Premier ministre s'est en effet dit "préoccupé" par la solitude que peuvent ressentir certains Français face à l'administration, et surtout face à l'absence de réponse humaine.

"Toute cette informatisation…"

Dans le cadre d'un échange sur la santé mentale des Français, Michel Barnier a évoqué un problème qui "concerne beaucoup de familles", qui peuvent faire face à de la solitude et à une "incapacité de trouver quelqu'un à qui parler". Un sujet qui l'a poussé à évoquer la question de l'automatisation des services publics.

"Toute cette informatisation des services publics… on n'a plus une voix quand on appelle un service public, on a plus quelqu'un qui vous parle" a ainsi déploré Michel Barnier, expliquant qu'il y avait "trop" de dématérialisation à ses yeux.

Avec l'essor de l'intelligence artificielle, plusieurs ministres de la Fonction publique, mais aussi Gabriel Attal, alors Premier ministre, ont souhaité déployer ces outils automatisés dans les services publics, ainsi que l'utilisation d'algorithmes pour épauler les fonctionnaires.

Une initiative qui n'inquiète pas que Michel Barnier. Ce 13 novembre, la Défenseure des droits a évoqué dans un rapport les risques de dérives de ce qu'elle qualifie "d’algorithmisation de l’administration", en rappelant que tout administré devait être en capacité de solliciter une intervention humaine en cas de recours suite à une décision automatisée.

Dans un document publié en 2023, la Défenseure des droits avait également rappelé que la dématérialisation devait être complémentaire aux services de nature humaine, et non les remplacer, et "que le maintien de l’accueil physique dans les services publics doit rester le principe".

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co