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États-Unis: un employé du Département de l’Énergie, chargé de la sûreté nucléaire, perd son habilitation après avoir téléchargé 187.000 images pornographiques

Département américain de l’Énergie.

Département américain de l’Énergie. - via Wikimedia

Un employé du Département américain de l’Énergie a perdu son habilitation aux secrets nucléaires après avoir téléchargé par erreur 187.000 images pornographiques sur un réseau interne. Souffrant de dépression, il utilisait ces images pour entraîner une IA dédiée à la “pornographie robotisée”.

C'est une histoire... déroutante. Un employé du Département américain de l’Énergie (DOE) chargé de la surveillance de l’arsenal nucléaire a perdu son habilitation de sécurité après avoir téléchargé, "par erreur", 187 000 images pornographiques sur un réseau interne gouvernemental.

Selon le média 404, ce contenu, qu’il destinait à l’entraînement d’un outil d’intelligence artificielle spécialisé dans la création de “porno robot”, provenait de son propre ordinateur personnel. L’homme affirme avoir agi durant un épisode dépressif, cherchant dans la manipulation d’images génératives un moyen de se distraire de son isolement.

D'après le rapport d’enquête du DOE, il s’agissait d’une collection "accumulée sur deux à trois décennies". L’employé pensait que les disques durs personnels connectés à son poste professionnel étaient séparés du réseau de l’agence.

Il n’a compris son erreur que plusieurs mois plus tard, lorsque les enquêteurs ont découvert des serveurs saturés de matériel à caractère pornographique. Interrogé, il a reconnu que son jugement avait été altéré par sa dépression, sans mesurer la gravité de sa faute administrative.

Des données stockées sur le réseau sécurisé du DOE

L’affaire a aussi révélé l’étendue de son utilisation des outils d’IA gouvernementaux à des fins privées. L’homme expliquait vouloir “améliorer le réalisme de la pornographie robotisée” en entraînant une IA sur son propre corpus visuel. Il utilisait d’abord son téléphone, puis son ordinateur du travail pour des "raisons de confort visuel".

Les investigations ont montré qu’il stockait ces données dans des répertoires compressés, transférés accidentellement... sur le réseau sécurisé du DOE lors d’une sauvegarde automatique.

Pendant la procédure disciplinaire, l’employé a comparé la sévérité de l’enquête interne à “l’Inquisition espagnole”, accusant ses supérieurs d’une surveillance excessive. Toutefois, les experts du DOE ont estimé qu’il présentait un risque élevé de récidive en raison de troubles dépressifs persistants, concluant à "son inaptitude à détenir une habilitation de sécurité liée aux secrets nucléaires".

Son recours a été rejeté, officialisant la perte définitive de son autorisation d’accès. L’affaire, devenue publique à la suite de la publication des décisions d’appel du DOE, a suscité un débat aux États-Unis sur la réglementation de l’IA érotique et sur la gestion interne des comportements inappropriés dans les institutions sensibles. Cette histoire illustre aussi les dangers croissants de l’essor de l’intelligence artificielle dans la création de "contenu pornographique personnalisé".

Raphaël Raffray