Aux Etats-Unis, une montre connectée utilisée pour élucider une affaire de meurtre

Dans le cadre d’une enquête criminelle en Californie, les données d’une montre Fitbit ont été réclamées pour déterminer l’heure du décès. Les montres connectées gardent une trace du rythme cardiaque et des mouvements de leurs détenteurs.

Des restes de pizza, un corps inerte et une montre connectée Fitbit au poignet. En pénétrant au domicile d’une résidente de San Jose, mi-septembre, la police locale a mis les pieds dans une scène de crime. Pour réunir davantage d’éléments sur les circonstances du décès, les enquêteurs s’en sont remis aux données recueillies par Fitbit, fait valoir le New York Times. 

La montre connectée portée par la victime gardait en effet en mémoire ses battements cardiaques et un suivi de ses mouvements. Elle a enregistré un "pic significatif" d’activité cardiaque pendant la visite de son beau-père de quatre-vingt-dix ans, identifié par vidéosurveillance, suivie d’un ralentissement rapide à son départ. Huit minutes après l’accélération de ses battements cardiaques, et cinq minutes après le départ de son beau-père, son cœur s’est arrêté.

Des vêtements tachés de sang ont par la suite été retrouvés chez son visiteur, selon le rapport de police. Il a été arrêté le 25 septembre.

De nouvelles pièces à conviction

Les montres connectées constituent progressivement des pièces à conviction dans le cadre d'enquêtes criminelles. Fitbit se montre en outre particulièrement souple dès lors qu’il s’agit de dévoiler des données personnelles aux autorités. Sa politique de confidentialité prévoit que l’entreprise se réserve le droit de garder ou de transmettre des informations à propos de ses usagers pour se conformer aux procédures judiciaires, y compris les mandats de perquisition et les ordonnances judiciaires.

L’an passé, une montre Fitbit avait déjà été utilisée dans le cadre d’une enquête criminelle, dans le Connecticut. Les données d’activité enregistrées par le bracelet étaient venues contredire la version du tueur, le mari de la victime. En avril, c'est une Apple Watch qui est venue au secours de la police australienne pour retrouver un coupable de meurtre. 

En décembre 2016, la police de l’Arkansas avait réclamé l’accès aux données de l'assistant domestique, une enceinte intelligente Amazon Echo, du suspect d'un crime. L’appareil, amené à répondre à ses utilisateurs par commande vocale, était censé avoir enregistré des conversations cruciales. Amazon n’avait à l’époque pas donné suite. L'épisode a marqué le début de l'intérêt prononcé des autorités pour ce type d'objets connectés, dans le cadre d'enquêtes criminelles.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech