Une ville en Irlande interdit les smartphones pour les enfants de moins de 13 ans

Pour un parent, voir le nez de son enfant collé aux écrans est un sujet de plus en plus préoccupant. Si certains ont décidé d'imposer une limite journalière, d'autres ont choisi une mesure plus radicale. Ce week-end, les parents de Greystones, une ville côtière irlandaise au nord de Dublin, ont tout simplement décidé l'interdiction du recours au smartphone jusqu'à ce que l'enfant atteigne l'école secondaire - autrement dit aux alentours des 12 ou 13 ans.
Une interdiction à l'école et à la maison
Au total, des associations de parents issues des 8 écoles primaires de la région ont proposé cette initiative et elle serait déjà effective dans certaines, rapporte le Guardian. Des restrictions auraient déjà été mises en place pour limiter l'usage des smartphones à l'école mais il s'agit cette fois-ci d'appliquer une interdiction totale, à la maison comme à l'école.
En effet, selon le rapport rédigé par les associations de parents d'élèves, l'interdiction ou la restriction des smartphones à l'école ne suffisent pas à endiguer les effets néfastes causés par les réseaux sociaux et les écrans eux-même. Si certaines familles n'ont pas rejoint l'initiative, une majorité suffisante d'entre elles a permis de faire la différence. "J'espère que cela deviendra la nouvelle norme", a déclaré au Guardian Rachel Harper, une directrice d'école primaire à l'origine de ce mouvement.
Préserver leur innocence le plus longtemps possible
Les études cherchant à analyser les effets des smartphones sur le cerveau des enfants sont de plus en plus nombreuses. Aux Etats-Unis par exemple, les National Institutes of Health (Instituts américains de la santé) mènent en ce moment une étude qui a déjà établi que les enfants passant plus de deux heures devant un écran chaque jour obtiennent des scores inférieurs aux tests de réflexion et de compétences linguistiques.
Plus encore, les parents irlandais de Greystones partagent l'espoir que l'interdiction permettra de prolonger l'enfance en réduisant l'anxiété et en limitant l'exposition du contenu réservé pour adultes. Le ministre de la santé irlandais Stephen Donnelly, lui-même père de trois enfants et vivant à proximité de Greystones, a par ailleurs publié le 31 mai dernier une tribune dans l'Irish Times qui milite pour l'extension de ce plan au niveau national.
"L'Irlande peut et doit être un leader mondial en veillant à ce que les enfants et les jeunes ne soient pas ciblés et ne soient pas lésés par leurs interactions avec le monde numérique", a-t-il écrit. "Nous devons permettre aux parents de limiter plus facilement le contenu auquel leurs enfants sont exposés."
En France, les députés ont adopté également une proposition de loi du groupe Horizons en première lecture "visant à instaurer une majorité numérique". Reste à savoir quel pays sera le premier à y parvenir.