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Une appli utilise une fausse vidéo porno d'Emma Watson pour faire sa pub sur Facebook

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Une application de deepfakes, une technologie qui permet de remplacer numériquement un visage par un autre, a diffusé une publicité montrant une fausse image d'Emma Watson semblant mimer un acte sexuel.

Une application de deepfakes a utilisé l'image d'Emma Watson pour mener une campagne massive de publicité sur les réseaux sociaux du groupe Meta, a révélé NBC News mardi. Dans une fausse vidéo publiée sur Facebook, Instagram et Messenger dimanche et lundi, l'actrice américaine semble mimer un acte sexuel.

Le "deepfake" permet notamment de remplacer un visage par celui d'un autre dans une vidéo ou de falsifier les propos d'une personnalité avec un réalisme déconcertant. De plus en plus, la technologie est utilisée pour réaliser des contenus pornographiques non consentis, selon NBC News.

Le site d'information américain indique que l'application a déployé plus de 230 publicités sur les services de Meta. Certaines ressemblaient au début de vidéos pornographiques, avec la piste audio d'introduction des vidéos du site Pornhub. Apparaissent ensuite le visage de femmes célèbre, échangé grâce au deepfake.

Parmi les annonces, 127 montraient le visage d'Emma Watson. La star de la saga Harry Potter n'est pas la seule à avoir été victime de ce truquage: 74 publicités présentaient aussi le visage de l'actrice Scarlett Johansson. Mardi, toutes ces annonces étaient supprimées sur les réseaux de Meta après que NBC News a tenté de contacter le groupe.

Contenu sexuel interdit

L'application propose des dizaines de modèles de vidéos, réparties par catégorie: "Mode", "Pour hommes", "Pour femmes", ou encore "Hot". Après avoir téléchargé un modèle ou importé une vidéo, les utilisateurs peuvent échanger le visage sur la vidéo avec celui de n'importe qui, simplement à partir d'une photo.

Les conditions d'utilisation de l'application indiquent qu'elle n'autorise pas les utilisateurs à se faire passer pour d'autres via ses services et à télécharger du contenu sexuellement explicite. De son côté, Meta a interdit la plupart des contenus deepfake en 2020, et la société interdit le contenu pour adultes dans les publicités.

Cible des réseaux sociaux, ce n'est pas la première fois qu'Emma Watson fait les frais d'un truquage créé par l'intelligence artificielle. Fin janvier, un logiciel de synthèse vocale avait fait réciter à l'actrice des passages de "Mein Kampf", le livre d'Adolf Hitler.

Marius Bocquet