Twitter: Elon Musk demande dans un sondage s'il doit rester ou non à la tête du réseau social

Elon Musk à la fête d'Halloween d'Heidi Klum le 31 octobre 2022. - Noam Galai/Getty Images
Vox populi, vox dei, en français, "la voix du peuple est celle de Dieu". La locution latine utilisée par Elon Musk à chaque résultat des sondages qu'il publie sur Twitter pourrait le conduire à quitter son poste de patron du réseau social. Dans un tweet publié cette nuit, il demande aux utilisateurs s'il doit ou non quitter ses fonctions. Le verdict tombera avant midi. Plus de 10 millions de personnes ont déjà voté et et pour le moment, le "oui" l'emporte.
Son message est simple et clair: " Dois-je quitter la tête de Twitter ? Je m'en tiendrai aux résultats de ce sondage".
Cette méthode de prise de décision est devenue comme un jeu pour Elon Musk dans lequel il fait participer non seulement ses 122 millions d'abonnés, mais aussi les 450 millions de "personnes" inscrites sur Twitter.
Amnistie générale... sauf pour les journalistes
En novembre, il avait ainsi "amnistié", selon sa propre expression, les comptes suspendus à condition qu'ils n'aient pas enfreint la loi ou se soient livrés à des spams flagrants. Le "oui" l'avait alors emporté" à plus de 56% et le réseau social avait vu le retour d'abonnés exclus pour de multiples raisons.
Dans un autre "scrutin", Musk a appelé à voter pour le retour de Donald Trump. L'ex-président des Etats-Unis avait été suspendu le 8 janvier 2021, deux jours après l'invasion du Capitole par ses partisans, face au "risque de nouvelles incitations à la violence". Le "oui" l'avait emporté à 51,8%.
Par contre, la suspension du compte qui suivait ses déplacements en avion, puis celle de journalistes parmi lesquels ceux de CNN (Donie O'Sullivan), du New York Times (Ryan Mac), du Washington Post (Drew Harwell) et des journalistes indépendants, a été le choix du roi sans passer par un vote.
"Ils ont posté ma position géographique exacte en temps réel, c'est-à-dire littéralement les coordonnées permettant un assassinat, en violation directe (et évidente) des conditions d'utilisation de Twitter", avait-il expliqué.
La tête sur le billot
Cette décision a provoqué un tollé aux Etats-Unis et en Europe contraignant Elon Musk à annoncer qu'il allait revenir sur sa décision. Et pour cause, les conséquences semblent l'avoir inquiété. D'autant qu'il y a quelques semaines, il promettait à Thierry Breton, commissaire européen, qu'il n'enfreindrait pas la réglementation européenne sur la désinformation dont il partage les valeurs, affirmait le dirigeant.
La vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova lui a rappelé qu'il y a "des lignes rouges" à ne pas franchir, menaçant le dirigeant dans un tweet "de sanctions, bientôt".
Les suspensions vont néanmoins se poursuivre dégradant peu à peu l'image de Twitter et en faisant de la liberté d'expression affichée par Elon Musk comme l'une de ses principales valeurs.
Twitter a annoncé ce week-end qu'il va désormais interdire à ses utilisateurs de publier des liens vers des réseaux sociaux concurrents, comme Facebook, Instagram, Mastodon, Truth Social, Tribel, Post et Nostr. Explications: "Twitter n'autorise plus la promotion gratuite de certains réseaux sociaux sur Twitter", a annoncé la plateforme dimanche.
Désormais, c'est sa tête qu'il met sur le billot. Est-ce pour se sortir d'une situation inextricable qui peut nuire aux autres entreprises qu'il dirige (SpaceX, Tesla...)? La parole est donnée au "peuple" qui décidera s'il peut rester CEO de Twitter.
