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"Le droit de sortir après 22 heures": sur Tiktok, des femmes répondent aux invectives machistes

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Pour répondre à la vidéo Tiktok d'un influenceur masculiniste, des femmes détournent ses propos et se filment la nuit dans la rue en train de danser, faire la fête et chanter.

"Je le dis souvent, une femme, après 22h, qu’est-ce qu’elle fout dehors?" Cette question, l’influenceur masculiniste français Alex Hitchens la pose à ses 70.000 abonnés dans une de ses vidéos Tiktok publiée mi-février.

Loin de s'arrêter en si bon chemin, l'autoproclamé coach en séduction et en finance, régulièrement accusé de tenir des propos misogynes, poursuit son argumentaire.

"À partir du moment où tu as la force d’un gamin de 11 ans, que fais-tu dehors après 22 h seule? (...) Alors, fermez-la, arrêtez de vous victimiser, et commencez déjà par vous protéger."

Les internautes n'ont pas attendu longtemps avant de se réapproprier la tendance. Dans une série de vidéos Tiktok, des femmes tournent en dérision l’influenceur dans de multiples situations. Elles se filment, seules ou entre amies, en train de danser, de faire la fête, de chanter, de skier, d’aller au cinéma, etc. Et ce, toujours après 22 heures.

Le succès sur la plateforme est immédiat. Les contenus dépassent les millions de vues. Certaines créatrices de contenu vont encore plus loin. @myriam_pekinexpress18, s'est filmée déguisée en Marge Simpson en train de faire le plein à la pompe à essence. La séquence cumule 1,3 million de vues et près de 200.000 likes. @maiisoumiiel, elle, s'est déguisée en ours en peluche et danse dans la rue.

Les vidéos misogynes se multiplient

Leur objectif est clair: réaffirmer la liberté des femmes à circuler dans l’espace public... et numérique. Car les clichés sexistes pullulent sur la plateforme chinoise.

Alex Hitchens avait déjà suscité de nombreuses critiques en promettant d'apprendre à ses abonnés à "reconnaître une fille de joie" (sic) à partir du nombre de partenaires sexuelles de cette dernière. L'influenceur de 25 ans avait également suscité l'indignation de plusieurs créateurs de contenu en criant en plein direct contre une spectatrice.

Il y a quelques semaines, c'est le compte "Abrège frère", connu pour résumer en une phrase des vidéos d'influenceuses, qui faisait polémique. Plusieurs tiktokeuses ont ainsi dénoncé les dérives du concept, y voyant un moyen de "silencier" les femmes et un vecteur de cyberharcèlement.

Salomé Ferraris