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Religion, avortement... Tiktok accusé d'envoyer des données sensibles en Chine

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Invoquant des problèmes de sécurité nationale, le ministère américain de la Justice a demandé à un tribunal de rejeter la demande de Tiktok visant à faire annuler une loi qui pourrait aboutir à son interdiction aux États-Unis.

Sous la menace d’une interdiction aux Etats-Unis, avec une loi promulguée par Joe Biden en avril dernier, Tiktok a porté plainte contre le gouvernement américain pour échapper à ce bannissement. Le réseau social chinois fait pourtant face à un nouvel obstacle.

Vendredi 26 juillet, le ministère américain de la Justice a demandé à un tribunal de rejeter la demande de Tiktok, invoquant des problèmes de sécurité nationale, rapporte Associated Press. En cause, la collecte par la plateforme des données sensibles des 170 millions d’utilisateurs américains.

"Atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis"

Dans son dossier, le ministère de la Justice accuse Tiktok d’avoir utilisé un outil appelé Lark pour recueillir des informations sur les utilisateurs, notamment leur opinion sur des sujets sensibles comme l’avortement ou la religion. Des révélations qui interviennent alors que le réseau social a déjà été accusé d’avoir catégorisé les utilisateurs visionnant des contenus liés à la communauté LGBT l’année dernière.

Envoyées par des employés de Tiktok, ces données sensibles ont fini par être stockées sur des serveurs chinois, selon le ministère américain de la Justice. Des salariés de Bytedance, maison mère du réseau social basée en Chine auraient ainsi eu accès à ces informations.

Bytedance étant obligé de répondre aux demandes des autorités chinoises d’accès aux données des utilisateurs américains, le ministère estime que Tiktok donne à Pékin les "moyens de porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis". Cela, en collectant les données des utilisateurs, mais aussi en "utilisant un algorithme exclusif pour contrôler les vidéos vues par les utilisateurs".

Autrement dit, le ministère s’inquiète du fait que le réseau social puisse censurer ou mettre en avant des contenus spécifiques sur sa plateforme. "En ordonnant à Bytedance ou à Tiktok de manipuler secrètement son algorithme, la Chine pourrait, par exemple, poursuivre ses opérations d’influence malveillante existantes et amplifier ses efforts pour saper la confiance dans notre démocratie et exacerber les divisions sociales", a déclaré le ministère américain de la Justice.

Face à ces accusations, Tiktok s’est défendu en affirmant que "rien dans ce dossier ne change le fait que la Constitution est de notre côté". "Une fois de plus, le gouvernement prend cette mesure sans précédent en se cachant derrière des informations secrètes. Nous restons persuadés que nous aurons gain de cause devant le tribunal", a écrit le réseau social sur X (ex-Twitter).

Kesso Diallo