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HTC First: quand Facebook a voulu créer son propre smartphone

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En 2013, alors que Facebook semble impossible à arrêter, l'idée d'un smartphone centré sur son écosystème voit le jour.

Si aujourd'hui, Meta, la maison mère de Facebook, se tourne davantage vers l'IA (et dans une moindre mesure vers le metavers) tout en opérant sur les plateformes mobiles via des applications dédiées, il fut un temps où elle avait de grandes espérances dans le milieu très fermé des smartphones, avant d'acter un lourd échec.

C'était en 2011, alors que HTC s'offre les services de Facebook pour apporter un peu de social dans ses téléphones de l'époque, et avec comme invité de sa présentation Mark Zuckerberg, qui promet au passage plus de "Facebook Phones" à l'avenir.

Logiquement, à la fin de l'année 2012, le fabricant taïwanais signe de nouveau avec le réseau social pour lancer le développement d'un smartphone fonctionnant sous Android 4.1.2, mais dont le cœur du système se baserait sur une interface élaborée avec les équipes de Facebook.

L'échec du Facebook Phone

L'objectif de l'époque était de proposer une surcouche baptisée "Facebook Home", intégrant donc les fonctionnalités du réseau social. On pouvait ainsi retrouver sur l'écran d'accueil et celui de verrouillage notre flux d'activités sur Facebook, notamment les publications de nos amis et groupes. En outre, il était possible d'envoyer des messages via l'application de SMS. Par ailleurs, le HTC First fut le premier smartphone à bénéficier d'une application Instagram déjà chargée dans l'appareil, alors que Facebook venait de se l'offrir moyennant 1 milliard de dollars.

Le HTC First bénéficiait d'une interface liée à Facebook.
Le HTC First bénéficiait d'une interface liée à Facebook. © HTC

Si la surcouche était néanmoins disponible pour tous les possesseurs de smartphones Android, le HTC First était le seul à proposer les notifications pushs de son mur Facebook.

Malgré le succès de Facebook, le HTC First a néanmoins été un échec retentissant pour le réseau social, comme pour HTC, qui avait beaucoup misé sur son smartphone, réalisant beaucoup de concessions auprès de son partenaire exclusif aux Etats-Unis, l'opérateur AT&T. Il était ainsi possible de se l'offrir pour 99,99 dollars, avant qu'il ne soit bradé à moins d'un dollar en raison de ventes catastrophiques.

Ces données alarmantes ont poussé les opérateurs européens, dont Orange et EE, à annuler le lancement sur le vieux continent, et Facebook à définitivement mettre de côté son envie de faire un smartphone bien à lui.

Sylvain Trinel