Tech&Co
Tech

Une "première école d’influenceurs"? Pourquoi le site Ambaza pose question

Capture d'écran du site Ambaza, qui se revendique "première école pour influenceurs"

Capture d'écran du site Ambaza, qui se revendique "première école pour influenceurs" - BFMTV

La plateforme Ambaza se présente comme la "première école d'influenceurs" et propose une formation de 28 heures à 1200 euros. Attention, la vigilance est de mise.

Escapade en yatch ou en avion privé, tour en hélicoptère, partie de golf et coupes de champagne. C'est ainsi que le site Ambaza vend la vie d'influenceurs dans sa vidéo de présentation, récemment devenue virale sur Twitter.

Le site se revendique comme la "première école pour influenceurs". Grâce à une formation de 28 heures via des appels en visioconférence, Ambaza fait miroiter 20 000 abonnés et un revenu de 5 000 euros par mois par influenceur.

Sur le site, la formation se dit "ouverte à tous, même ceux qui n’ont pas encore de compte Instagram". D'un montant total de 1 200 euros, la formation peut être financée "jusqu’à 100%" pour "les profils qui nous intéressent", assure l'entreprise. A la lumière des informations récoltées par BFMTV, cette offre est à prendre avec beaucoup de précautions.

Capture d'écran Ambaza
Capture d'écran Ambaza © BFMTV

Un nom de domaine immatriculé aux Bahamas

Dans les mentions légales, il est inscrit que le site est édité par une entreprise, dénommée "Consumedias" et immatriculée à Malte. Son dirigeant est dénommé Nicolas Brzustowski. Sur son profil LinkedIn, il se présente comme "Entrepreneur", "Digital marketing expert" et "Crypto investor". Contactée par BFMTV, l'entreprise Consumedias n'a pour l'heure pas répondu.

Capture d'écran du site Ambaza, qui se revendique "première école d'influenceurs"
Capture d'écran du site Ambaza, qui se revendique "première école d'influenceurs" © BFMTV

Le nom de domaine, quant à lui, est enregistré aux Bahamas, selon le site IQWhois.

Les conditions générales d'utilisation n'inspirent pas davantage confiance. Ambaza précise ne donner "aucune garantie quant à l’actualité, l’exactitude, l’exhaustivité, la facilité d’utilisation ou l’adéquation à un certain but du contenu" sur ses plateformes. L'entreprise incite par ailleurs les internautes à "accepter que les plateformes et services Ambaza et leur contenu [...] soient fournis "tels quels", sans aucune garantie d’aucune sorte."

Malgré ses prétentions, Ambaza ne montre pas l'exemple sur les réseaux sociaux. Le site n'est présent ni sur Twitter, ni sur Instagram - plateforme pourtant adulée des aspirants influenceurs. Son compte YouTube, qui totalise seulement 5 vidéos, est uniquement actif depuis le 2 juin 2022. Sa page Facebook ne compte aucun abonné.

Des sites douteux pour assurer sa promotion

Sur Google, le résultat de la recherche du terme "Ambaza" aboutit au site officiel de l'entreprise, suivi par deux autres sites, à première vue indépendants, mettant en valeur sa formation.

Le premier se fait passer pour le site du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) en Haute-Normandie. Mais l'identité visuelle n'a rien à voir avec les traditionnelles couleurs rouge et blanche utilisées par l'institution publique, qui dépend du ministère chargé de l'Enseignement supérieur.

Capture d'écran des résultats Google liés au site Ambaza
Capture d'écran des résultats Google liés au site Ambaza © BFMTV

Les mentions légales du site indiquent qu'il est exploité par une entreprise privée, baptisée "Premier Contact", dont le siège social est situé à Vincennes (Val-de-Marne). Selon ses statuts, l'entreprise a été créée le 16 mai 2022. Le site n'a aucun lien avec le site officiel du Cnam Normandie.

Le deuxième site est baptisé "Quai des entrepreneurs" et reprend à l'identique l'argumentaire d'Ambaza. Son nom de domaine est étonnamment immatriculé au même endroit qu'Ambaza, aux Bahamas, toujours selon IQWhois. Dans la rubrique "contact du site", deux numéros de téléphone sont indiqués: le premier n'est pas attribué, le second renvoie systématiquement vers une messagerie standardisée.

Anaïs Cherif