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Revers de la FTC, recul de la CMA: Microsoft plus près que jamais de s'offrir Activision Blizzard

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Après la tentative de blocage de la FTC rejetée par le Tribunal de San Francisco, mardi, la CMA britannique a proposé de renouer le dialogue avec Microsoft au sujet du rachat d'Activision Blizzard.

On doit commencer à déboucher le champagne du côté de Redmond. La journée de mardi a particulièrement bien débuté pour Microsoft qui a fait un pas de géant vers le rachat du groupe Activision Blizzard King. L'entreprise a vu une nouvelle barrière tomber: la demande de blocage de la Federal Trade Commission (FTC), l'autorité américaine de la concurrence, a été annulée par le Tribunal de San Francisco, ce mardi 11 juillet.

"La FTC n'a pas démontré qu'elle avait des chances d'obtenir gain de cause en affirmant que l'entité issue de la fusion priverait PlayStation de Call of Duty, ou que la propriété d'Activision réduirait considérablement la concurrence sur le marché des abonnements de jeux vidéo et de jeux en cloud", a estimé le tribunal fédéral dans un avis publié le 10 juillet, refusant ainsi de bloquer le rachat.

Un coup dur pour la FTC qui voit l'une de ses solutions pour annuler le deal tomber à l'eau. Un coup de maître pour Microsoft qui a pu défendre sa cause au cours d'un procès qui aura encore été le théâtre de nombreuses révélations sur l'industrie vidéoludique, englobant également Sony PlayStation ou Nintendo.

"Nous sommes reconnaissants auprès du Tribunal de San Francisco pour cette décision rapide et complète, et nous espérons que les autres juridictions continueront avec nous à aller vers une résolution totale. Comme nous l'avons démontré systématiquement pendant ce processus, nous sommes engagés à travailler créativement et en collaboration pour régler toutes les inquiétudes", a réagi Brad Smith, président de Microsoft pour se féliciter de cette victoire judiciaire.

La FTC a rapidement fait part de sa déception. Il lui reste à attendre la décision administrative, mais il est peu probable que cela n'empêche la poursuite des négociations entre Microsoft et Activision Blizzard King. L'autorité de la concurrence peut encore décider d'abandonner ses autres poursuites dont le verdict est attendu pour 2024.

"Nous sommes déçus de cette décision, étant donné la menace claire que pose cette fusion pour l'ouverture de la concurrence dans le cloud gaming, les services d'abonnement, et les consoles. Dans les jours à venir, nous annoncerons nos prochaines étapes pour continuer notre combat de préservation de la concurrence, et de la protection de nos consommateurs", a réagi la FTC auprès de Bloomberg.

Plus rien ne s'oppose à la fusion

Le plus gros rachat jeux vidéo de tous les temps, à hauteur de 69 milliards de dollars, ne paraît plus être qu'une question de jours avant d'être bouclé. Le seul obstacle qui se dressait encore sur la route du succès, la CMA, l'autorité britannique de régulation des marchés qui a opposé en mai un refus, s'est rapidement manifestée à la suite de la décision du tribunal fédéral pour proposer de rediscuter avec Microsoft, avant même le procès prévu la dernière semaine de juillet.

"Nous sommes prêts à examiner toute proposition de Microsoft visant à restructurer la transaction de manière à répondre aux préoccupations exprimées dans notre rapport final", a écrit la CMA dans un communiqué. "Afin de pouvoir hiérarchiser les travaux sur ces propositions, Microsoft et Activision ont convenu avec la CMA qu'une suspension des litiges au Royaume-Uni serait dans l'intérêt public et toutes les parties ont soumis une soumission conjointe au Tribunal d'appel de la concurrence à ce sujet."

Brad Smith n'a pas tardé à publier également un communiqué pour expliquer que malgré les divergences de points de vue avec la CMA, Microsoft était prêt à trouver une façon de répondre aux préoccupations de l'autorité pour modifier la transaction dans un sens acceptable pour les deux parties. Le fabricant des consoles Xbox avait aussi la possibilité de quitter le Royaume-Uni pour valider le rachat, faute d'accord avec la CMA.

Avec désormais l'Union européenne qui a donné son aval, de nombreux pays, et la justice américaine qui rejette la demande de la FTC, en attendant l'appel britannique, Microsoft n'a plus grand-chose qui l'empêche d'acter le rachat pour faire tomber Call of Duty et bien d'autres jeux dans son escarcelle.

Microsoft avait aussi en vue une échéance bien précise: le 18 juillet. C'est à cette date qu'expire l'accord entre les deux parties engagées dans la procédure de rachat. Il aurait éventuellement fallu que Microsoft et Activision Blizzard King prolongent l'accord. Car sans cela, le premier devrait verser près de 3 milliards de dollars au second si le dossier n'était toujours pas réglé à date. Il n'y a plus vraiment de raison qu'il ne le soit pas. Et c'est sans doute PlayStation, qui avait refusé tout accord autour de Call of Duty, qui va peut-être être le seul à regretter la fin du show.

Victoria Beurnez et Melinda Davan-Soulas