Etats-Unis: chez Microsoft, les emails avec les mots "Palestine", "Gaza" et "Génocide" sont désormais bloqués

Face aux protestations des employés concernant ses contrats avec le gouvernement israélien, Microsoft a décidé d'agir. Comme le relate le média américain The Verge, les salariés américains de la société ont constaté que tous les emails contenant les mots "Palestine" ou "Gaza" étaient temporairement bloqués.
Des dizaines d'entre eux n'ont pas eu envoyer de mails comprenant ces deux mots, ainsi que le terme "Génocide" dans l'objet ou le corps du message, d'après le groupe No Azure for Apartheid (NOAA), qui est composé d'anciens et d'actuels employés de se mobilisant contre les contrats de Microsoft avec le gouvernement israélien.
En revanche, "des mots comme 'Israël' ou 'P4lestine' ne déclenchent pas un tel blocage", a-t-il relevé, dénonçant "une tentative de museler la liberté d'expression des employés et une censure mise en place par la direction de Microsoft pour discriminer les employés palestiniens et leurs alliés".
Utilisation inappropriée
Auprès de The Verge, Microsoft a confirmé avoir effectué quelques changements pour réduire les "emails à caractère politique" au sein de l'entreprise. "Envoyer des emails à un grand nombre d'employés sur des sujets non professionnels est inapproprié. Nous disposons d'un forum dédié aux employés qui ont choisi de participer à des discussions sur des sujets politiques", a déclaré un porte-parole de la société.
"Ces derniers jours, des emails à caractère politique ont été envoyés à des dizaines de milliers d'employés dans toute l'entreprise et nous avons pris des mesures pour limiter ces emails à ceux qui n'ont pas choisi de participer", a-t-il ajouté.
Ces changements interviennent en effet après que des conférences et autres événements de Microsoft ont récemment été perturbés par des employés. Le 19 mai, l'un d'entre eux a interrompu le PDG Satya Nadella en plein discours à l'occasion de la conférence annuelle des développeurs pour dénoncer "les crimes de guerre israéliens alimentés" par les technologies de l'entreprise.
"En tant qu'employé de Microsoft, je refuse d'être complice de ce génocide", avait-il lancé avant d'être escorté par des agents de sécurité. Il avait ensuite envoyé un courriel à des milliers d'employés de l'entreprise dans lequel il expliquait pourquoi il avait décidé d'agir.
Des salariés ont aussi perturbé d'autres présentations organisées lors de la conférence annuelle ces 20 et 21 mai. Des protestations intervenues quelques jours après que Microsoft, à la suite d'une enquête, a affirmé "n'avoir trouvé aucune preuve" que ses technologies aient été utilisées pour nuire aux habitants de Gaza. Des explications qui n'ont visiblement pas satisfait certains salariés.