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Des employés occupent le campus de Microsoft pour protester contre le partenariat avec l'armée israélienne

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Au siège de Microsoft à Washington, le collectif "No Azure for Apartheid" a organisé un rassemblement pour protester contre l'utilisation des technologies de Microsoft par l'armée israélienne.

Des protestations qui se multiplient. Comme rapporté par The Verge, une manifestation pro-palestinienne s'est déroulée en plein cœur du campus de Microsoft ce mardi 19 août. Le collectif à l'origine de cet évènement, "No Azure for Apartheid", dénonce la collaboration entre Microsoft et l'armée israélienne.

Le collectif est constitué d'actuels et anciens employés de chez Microsoft et de manifestants pro-palestiniens venus de Seattle. Ils se sont installés sur la place centrale du siège de l'entreprise à Redmond, dans l'État de Washington. Le collectif a rebaptisé l'endroit "la place des enfants palestiniens martyrisés".

"Arrêtez d'affamer Gaza"

Plusieurs tentes ont été déployées dans cette "zone libérée". On pouvait aussi y voir une assiette géante sur laquelle était écrit "Arrêtez d'affamer Gaza". Le compte Instagram du collectif explique aussi avoir mis en place une table de négociation, incitant les dirigeants de l'entreprise à venir discuter. Les organisateurs racontent avoir pu échanger avec d'autres employés sur la cause défendue.

Car s'il y a bien des gens à convaincre pour le collectif, ce sont les employés de Microsoft. "No Azure for Appartheid" veut dénoncer l'utilisation de technologies développées par le département Microsoft Azure, au sein de l'armée israélienne, qu'ils accusent de génocide à Gaza. Microsoft Azure est notamment en charge de développer des solutions de cloud computing, une technologie qui permet d'héberger des données en ligne. Mais selon The Guardian, cette division aurait fourni à l'armée israélienne ses services afin de surveiller la population palestinienne.

La mobilisation finira par être dissoute dans la soirée. Microsoft ne s'est pas exprimé sur l'évènement. De leur côté, les organisateurs comptent continuer de clamer leurs revendications comme indiqué sur leur compte Instagram.

"Cela ne mettra pas fin aux escalades contre Microsoft et ses dirigeants qui tirent profit du génocide, tant qu'ils n'auront pas pleinement satisfait aux revendications formulées dans le cadre de l'Intifada des travailleurs", écrit "No Azure for Apartheid" dans une de ses publications.

Des invectives qui se multiplient

Microsoft est confrontée à plusieurs interventions de ce type depuis quelques mois. Des employés multiplient les prises de position pro-palestiniennes. Le 4 avril 2025, à l'occasion des 50 ans de Microsoft, deux employées de l'entreprise ont interrompu une prise de parole des trois PDG, Bill Gates, Satya Nadella et Steve Ballmer. L'une d'entre elles avait notamment clamé : "50.000 Palestiniens de Gaza ont été assassinés grâce à la technologie de Microsoft (...) Honte à vous tous qui célébrez leur sang. Coupez les liens avec Israël".

Même scénario en mai 2025, un employé de la firme a interrompu Satya Nadella lors de la conférence annuelle de Microsoft dédiée aux développeurs. Il avait crié : "Satya ! Et si vous montriez comment Microsoft tue des Palestiniens ? Et si vous montriez comment les crimes de guerre israéliens sont alimentés par Azure ? En tant qu'employé de Microsoft, je refuse d'être complice de ce génocide."

Une pétition aura même tourné au sein du groupe, recueillant près de 2.000 signatures de salariés pour que leur société arrête de fournir les services Azure face à ce qu'ils qualifient d'"apartheid".

Suite à ces invectives, Microsoft a décidé de bannir les mots "Palestine", "Gaza" et "Génocide" de tous ses mails. Mais cela ne découragera pas certains salariés. Le 14 août, c'est le studio français Arkane (propriété du groupe Microsoft et à l'origine de la série de jeux vidéo Dishonored) qui, à son tour, a dénoncé cette collaboration avec l'armée israélienne.

Théotim Raguet