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Malgré les départs de Paypal et Visa, l'association Libra se lance à Genève

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L'association Libra, qui doit gérer la future monnaie virtuelle souhaitée par Facebook, a été officiellement mise sur pied par 21 membres fondateurs.

Malgré les défections de Paypal, Visa, Mastercard ou eBay, l'association Libra a été officiellement mise sur pied lundi par 21 membres fondateurs. Les membres de ce cercle ont signé lundi une charte qui les engage à devenir "membres du Conseil de la Libra, organe chargé de la gouvernance de l'association", indique un communiqué.

Parmi ses membres se trouvent l'entreprise de paiement en ligne PayU, les groupes de télécommunications Vodafone et Iliad, les plateformes Uber, Spotify ou Farfetch, des acteurs de la blockchain comme Anchorage, Xapo ou Coinbase, des fonds de capital risque comme Andreessen Horowitz, Ribbit Capital ou des organisations à but non lucratif comme Kiva ou Mercy Corps. "On a une totale garantie de leur implication à partir de ce jour, ce qui fait qu'on est assez confiant pour le projet", assure Bertrand Perez, secrétaire général de l'association Libra.

Dans un entretien à Capital, Bertrand Perez précise que la première action de ses membres "a été d’élire un board de cinq personnes, composé de Katie Haun (Andreessen Horowitz), David Marcus (Calibra, la filiale de Facebook), Matthew Davie (Kiva Microfunds), Patrick Ellis (PayU) et Wences Casares (Xapo)". 

Paypal, Visa, Mastercard "auraient pu nous ralentir"

Concernant le départ des géants de la finance Paypal, Visa et Mastercard, le secrétaire général est cinglant: "Leur expérience est valable dans des systèmes de paiement qui ont 50 ans et qui n’ont rien à voir avec la blockchain et les registres distribués. [...] Mais c’est peut-être mieux que ces sociétés soient en dehors du projet car elles auraient pu nous ralentir".

Si un lancement était initialement prévu pour mi-2020, Bertrand Perez n'exclut pas un démarrage plus tardif. "Si les discussions que nous sommes en train d'avoir avec les régulateurs nécessitent plus de temps, parce qu'on a plus de choses à approfondir, plus de choses à apporter et qu'on doit reporter la date de lancement de quelques trimestres, je dirais qu'à l'échelle d'un projet comme celui-là, ça ne va pas nous poser de problème", a-t-il dit.

Le projet suscite, aux Etats-Unis comme en Europe, l'hostilité croissante de bon nombre de régulateurs et gouvernements qui s'inquiètent de la mauvaise réputation de Facebook en matière de confidentialité et de protection des données personnelles et redoutent que la Libra ne soit utilisée pour du blanchiment d'argent ou de la fraude fiscale.

Pascal Samama avec AFP