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Les Libanais de France et du monde se mobilisent sur Facebook pour leur "héros" Carlos Ghosn

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Créé par un cadre libanais de BNP Paribas, le groupe Facebook de soutien à Carlos Ghosn fédère plus de 6000 personnes dont beaucoup issues de la diaspora libanaise en France.

Des photos de Carlos Ghosn jeune, des citations dans lesquelles l'ex-patron de Renault clame son innocence, des messages de soutiens nombreux, des anecdotes... Créée le 25 novembre dernier (6 jours après l'arrestation au Japon de Carlos Ghosn), la page Facebook du "Comité de Soutien à Monsieur Carlos Ghosn" compte plus de 6000 membres. Et elle est assez active puisqu'une vingtaine de nouvelles publications y sont postées chaque jour.

Beaucoup de liens vers des articles et des reportages mais aussi des messages de "joyeux anniversaire", des photos de lui jeune ou des soutiens parfois plein d'emphase. Carlos Ghosn y est ainsi comparé à un phénix prêt à renaître de ses cendres.

Phoenix
Phoenix © Facebook

Des hagiographies qui tournent au culte de la personnalité dans un combat du bien (symbolisé par l'ex-grand patron) contre la mal (la justice japonaise ou ceux qui auraient ourdi un complot contre lui): "Apres avoir bouleversé le monde de l'automobile Carlos Ghosn s'apprête à bouleverser le système judicaire du Japon qui en gardera pour l'éternité son empreinte", écrit ce soutien sur la page Facebook.

Ghosn
Ghosn © Facebook

D'autres membres semblent être des proches de Carlos Ghosn et partagent des nouvelles personnelles.

Ghosn
Ghosn © Facebook

C'est un certain Nadim Nader, président du comité de soutien à Carlos Ghosn, qui a créé la page Facebook. Cet économiste qui travaille chez BNP Paribas est Libanais comme la plupart des membres du comité du soutien à l'ex-patron de Renault-Nissan. 

C'est au Liban qu'on trouve en effet le plus de soutiens à Carlos Ghosn. Arrivé du Brésil, où il est né, au Liban à l'âge de six ans car sa famille en était originaire, le grand patron est un symbole de réussite pour les Libanais et la diaspora libanaise à l'étranger. Et le soutien est populaire. "Il est un authentique Libanais, qui revient au pays plusieurs fois par an depuis quarante ans : il y a noué des amitiés, y a parrainé des élèves et aidé des écoles. Il a investi par exemple dans le secteur de la viticulture et de la banque", explique Nadim Nader dans La Croix qui parle d'une figure "humble et proche du peuple". En France, dont il partage aussi la nationalité, Carlos Ghosn ne semble pas susciter le même engouement.

Partie du pays, une pétition adressé au secrétaire général de l'ONU et de l'ONG Human Rights Watch pour la libération de Carlos Ghosn a réuni plus de 25.600 signatures. Pour l'auteur libanais de la pétition, c'est au Liban d'aider son compatriote poursuivi par la justice japonaise. "Devrions-nous attendre que le citoyen libanais Carlos Ghosn soit lynché avant que le Liban réagisse et demande officiellement au Japon sa libération?"

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco