Les drones de loisirs détournés à des fins terroristes par l’Etat islamique

L’Etat islamique détourne les drones civils à des fins terroristes, souligne un récent rapport de l'ONU, repéré par Le Figaro. Dans ce point semestriel sur les activités de Daesh, d'al-Qaida et des "personnes, groupes, entreprises et entités qui leur sont associés", les Etats membres s’inquiètent de leur "niveau élevé de sophistication" en matière d'armement de drones ainsi que d'engins explosifs. Ils en font un motif d'inquiétude à l'heure du retour dans leur pays d'origine de bon nombre de combattants terroristes, ayant apprivoisé de telles techniques en zones de conflit.
Surveiller et attaquer
Les Nations unies font remonter la première utilisation de drones par des groupes affiliés à al-Qaida à 2012. L'an passé, le groupe d'experts notait que Daesh était en mesure d'armer des "drones disponibles dans le commerce en recyclant les pièces des modèles en vente libre". Ces mêmes appareils sont utilisés pour "filmer des documents de propagande, mener des missions d’observation, effectuer des tirs indirects, transporter et larguer de petites bombes et des engins explosifs improvisés". Ainsi, la majorité des engins identifiés sur les champs de bataille en Irak et en République arabe syrienne étant alors des modèles de drones de loisirs facilement accessibles en ligne, pour un montant de "100 à 1000 dollars".
En février, l'organisation internationale s'est à nouveau inquiétée de cet intérêt des groupes terroristes pour les drones, et de leur "mésusage". "La non-réglementation de la vente globale de drones sur Internet a été soulignée comme un risque potentiel pour la sécurité", notait son rapport, qui évoquait également la construction de "drones de plus grande taille", pour accroître les capacités de frappes à distance.