Le Congrès américain veut repousser le lancement de la monnaie de Facebook

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Attention terrain miné pour Facebook. En voulant lancer sa monnaie parallèle, le Libra, l'entreprise de Mark Zuckerberg s'est peut-être attaquée à plus fort que lui: les Etats. Ainsi après les mises en garde du ministre de l'Economie Bruno Lemaire, c'est le Congrès américain qui fait les gros yeux à Facebook.
La présidente de la commission des Finances du Congrès a fait savoir qu'elle comptait examiner le projet. En d'autres termes, Facebook va devoir attendre. "Compte tenu du passé troublé de la société, je demande à Facebook d'accepter un moratoire sur toute avancée dans le développement d'une cryptomonnaie jusqu'à ce que le Congrès et les régulateurs aient la possibilité d'examiner les problèmes et d'agir", a ainsi déclaré la députée démocrate Maxine Waters qui dirige la commission des Finances et qui fait référence aux différentes controverses liées aux données des utilisateurs du réseau social.
La firme de Mark Zuckerberg avait prévu de lancer courant 2020 sa cryptomonnaie Libra adossée à la technologie Blockchain dans Messenger, WhatsApp et via une application dédiée. Une monnaie stocké dans un portefeuille virtuel appelé Calibra et qui permettra de transférer de l'argent entre utilisateurs et à terme de payer dans les commerces et services partenaires.
De son côté, Facebook tient à faire bonne figure après avoir été très critiqué ces derniers mois. "Nous sommes impatients de répondre aux questions des décideurs politiques à mesure que ce processus avance", a ainsi déclaré un porte-parole cité par la BBC.
La Grande-Bretagne attentive mais sceptique
Et le Sénat américain non plus n'est pas très enthousiaste à l'idée de voir le géant des réseaux sociaux proposer à ses 2,3 milliards d'abonnés une monnaie échappant au contrôle des banques centrales et potentiellement au fisc. "Facebook est devenu trop gros et trop puissant, a ainsi déclaré le sénateur américain Sherrod Brown, qui siège au comité sénatorial des banques. Nous ne pouvons pas permettre à Facebook de gérer une nouvelle cryptomonnaie avec des risques que l'argent finisse sur un compte bancaire suisse sans surveillance."
La Grande-Bretagne aussi a fait savoir par la bouche du gouverneur de sa banque centrale que cette cryptomonnaie devrait être soumise aux normes de réglementation les plus strictes. Une crainte doublé d'un certain scepticisme quant aux chances de succès de cette future monnaie. Un responsable du Financial Conduct Authority, le régulateur des services financiers britanniques, cité par la BBC assure le pays dispose déjà d'un système de paiement bon marché, rapide et efficace. "Il n'est pas évident que quelqu'un ici choisisse d'utiliser le Libra avec les risques que cela comporte en terme de change, alors qu'il pourrait utiliser des livres."
