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Kuiper, la filiale d'Amazon, concurrencera bientôt Starlink avec des connexions à Internet par satellite dans cinq pays, dont la France

Un lanceur Atlas V de la United Launch Alliance (ULA) prêt pour le lancement des premiers satellites de la constellation Kuiper, le 9 avril 2025 à Cape Canaveral, en Floride (photo d'illustration).

Un lanceur Atlas V de la United Launch Alliance (ULA) prêt pour le lancement des premiers satellites de la constellation Kuiper, le 9 avril 2025 à Cape Canaveral, en Floride (photo d'illustration). - Miguel J. Rodriguez Carrillo / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Amazon mise sur son projet Kuiper pour concurrencer Starlink et déployer une constellation de plus de 3 200 satellites. Les premiers services devraient être disponibles fin 2025, avec un lancement en France, Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis et Canada prévu dès 2026.

Amazon accélère dans la conquête de l'internet par satellite avec son projet Kuiper, concurrent direct de Starlink. Le géant américain prévoit de proposer d’ici le premier trimestre 2026 une connexion à Internet par satellite aux États-Unis, au Canada, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Ces cinq pays seront les premiers servis en attendant une expansion progressive à l’échelle mondiale. En France, l’arrivée de Kuiper promet de rebattre les cartes sur un marché déjà occupé par Starlink et l’opérateur Eutelsat. Amazon a, par ailleurs, déjà obtenu l’aval de l’Arcep pour opérer dans l’Hexagone. Reste à connaître les tarifs et à voir si Kuiper saura convaincre face à deux acteurs déjà installés.

Plus de 3 200 satellites à terme

Derrière cette ambition, le calendrier s’annonce serré. Ricky Freeman, président des solutions gouvernementales pour le projet Kuiper, a indiqué que plus de 200 satellites devraient être placés en orbite basse d’ici la fin de 2024.

Amazon prévoit, à terme, une constellation de plus de 3 200 satellites capables d’apporter une couverture à la fois aux particuliers, aux entreprises et aux gouvernements. Si les premiers services devraient être opérationnels fin 2025, le groupe vise ainsi une montée en puissance rapide.

Lors de la World Space Business Week organisée à Paris, Freeman a précisé que Kuiper étendrait ensuite sa couverture vers le sud, pour atteindre les régions équatoriales en 2027. L’objectif est clair: parvenir à une couverture mondiale complète d’ici 2028, y compris les pôles, dans près d’une centaine de pays. Amazon prévoit alors de lancer de nouveaux satellites au-delà de son déploiement initial, renforçant sa flotte et sa fiabilité.

Une ambition affichée

Le chemin, toutefois, n’a pas été sans obstacles. Kuiper a subi des retards dus aux constructeurs de fusées et à des difficultés de production en série de ses satellites. Mais la dynamique semble relancée: quatre lots de satellites ont déjà été envoyés en orbite cette année, et un cinquième lancement est prévu pour la fin du mois.

"Nous sommes très satisfaits de notre situation actuelle", a affirmé Ricky Freeman, malgré la prudence affichée par Amazon, qui refuse pour l’instant de commenter davantage ses prévisions.

L’entreprise commence même à signer ses premiers accords commerciaux. Le 4 septembre, JetBlue Airways a annoncé qu’elle utiliserait la constellation Kuiper pour proposer du Wi-Fi à bord de ses avions.

La compagnie aérienne espère déployer ce service dès 2027, marquant une première concrète pour le projet d’Amazon. Avec cette entrée sur le marché, Kuiper se positionne comme un futur acteur incontournable des télécommunications par satellite, capable de rivaliser avec Starlink... sur un secteur en pleine expansion.

Raphaël Raffray