Cinéma: Tom Hanks s’attend être remplacé par une intelligence artificielle après sa mort

L’acteur américain n’est pas étonné de la montée en puissance de l’intelligence artificielle dans l’univers de la pop culture. Il s’attend d’ailleurs à ce qu’un double de lui le remplace dans des films après sa mort.

Les acteurs seront-ils des éléments facultatifs d’un tournage de film dans les années à venir? Pour Tom Hanks, la question se pose. Interrogé dans le cadre d’un podcast d’Adam Buxton, l’acteur américain a évoqué l’évolution de l’intelligence artificielle à des fins cinématographiques.

Et pour lui le constat est sans appel: si une intelligence artificielle remplaçait un acteur dans un film, "les gens s’en rendraient compte certes, mais la question est de savoir si ça leur serait égal ou non."

Précurseur de l'IA?

Tom Hanks indique ainsi se préparer à ce que sa carrière dure jusqu’à la fin des temps grâce à l’intelligence artificielle. "Je pourrais être percuté par un bus demain mais mes interprétations pourraient continuer sans jamais s’arrêter."

"Si je le voulais, je pourrais préparer une saga de sept films qui me mettraient dans le premier rôle, où j’aurais 32 ans à partir de ce jour et pour toujours. Tout le monde peut se créer soi-même à n’importe quel âge grâce à l’IA ou le deepfake", affirme l’acteur.

Tom Hanks précise surtout que, pour lui, l’essor de l’intelligence artificielle n’est pas une surprise. En 2004, l’acteur avait déjà doublé une version animée de sa propre personne dans le film d’animation Le Pôle express, premier film entièrement réalisé grâce à la technologie de motion capture. "Ce film contenait une énorme quantité de nos propres données enfermées dans un ordinateur", explique l'acteur.

"Nous avons vu cela venir, nous avons vu qu’il allait y avoir cette capacité à prendre des zéros et des uns à l’intérieur d’un ordinateur et à les transformer en un visage et personnage. Cela n’a fait que croître d’un milliard de fois depuis", précise Tom Hanks.

Un défi artistique et juridique

L’acteur n’en reste pas moins inquiet quant à l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers de la culture. En pleine grève de la Writers Guild of America, l’IA est en effet au cœur des discussions, accusée de remplacer à l’avenir les scénaristes américains dans l’écriture de films et séries. Tom Hanks indique ainsi que des discussions seraient en cours pour encadrer l’IA dans le monde cinématographique.

"Je peux vous dire qu’il y a des discussions en cours dans toutes les guildes, agences et cabinets d’avocats afin de trouver des éléments juridiques concernant mon visage, ma voix et tout ce qui fait partie de ma propriété intellectuelle", explique l’acteur.

"Avec ce degré de qualité réaliste, cela va devenir un défi artistique mais aussi un défi juridique", souligne ainsi Tom Hanks, qui estime toutefois qu'aucune version de lui-même ne pourrait avoir la même valeur ajoutée dans un film.

Julie Ragot