OpenAI lance Sora, son générateur de vidéos très attendu (mais pas en France)

Près d'un an après sa présentation, Sora, le générateur de vidéos d'OpenAI est enfin accessible au grand public. L'entreprise a annoncé son lancement officiel ce lundi 9 décembre, dans le cadre de sa série d'annonces prévues d'ici Noël. Dévoilé en février dernier, cette intelligence artificielle a pour ambition de générer des vidéos ultraréalistes.
"Les utilisateurs peuvent générer des vidéos d'une résolution maximale de 1080p, d'une durée maximale de 20 secondes et dans des formats grand écran, vertical ou carré", a indiqué OpenAI dans un communiqué.
L'entreprise assure par ailleurs que son IA est alimentée par Sora Turbo, un modèle "nettement plus rapide" que celui présenté en février. Elle est cependant uniquement disponible pour les abonnés à ChatGPT Plus (22,99 euros par mois) et à la nouvelle formule ChatGPT Pro (200 euros par mois).
Une IA aux résultats loin d'être réalistes
Si OpenAI a voulu prendre son temps avant de déployer Sora afin d'éviter les erreurs visuelles, les biais et d'autres résultats néfastes, son générateur est encore loin d'être parfait. "La version de Sora que nous déployons présente de nombreuses limitations", reconnaît la startup. Dans le détail, l'IA peut générer "des effets physiques irréalistes", mais aussi avoir du mal à "gérer des actions complexes sur de longues durées.
Le youtubeur Marques Brownlee, qui a pu tester en long et en large Sora, a lui-même constaté ces problèmes. Dans une vidéo publiée ce 9 décembre, il a dévoilé les différents résultats obtenus, qui ne sont pas tous satisfaisants. Si Sora est un "outil puissant mis entre les mains de centaines de milliers de gens" selon lui, le compte n'y est pas vraiment.
"Sur les objets présents constamment, Sora a du mal", indique-t-il. Car même si un objet est fixe dans l'environnement d'une vidéo, Sora va mal les gérer. Ces objets vont parfois passer à travers des éléments qui bougent, ou s'effacer au gré de la vidéo, donnant lieu à un résultat tout sauf réaliste.
La physique est aussi pointée du doigt avec des effets techniquement incorrects avec la réalité. Y compris lorsque Marques Brownlee veut créer une image de vidéosurveillance - plus facile à créer pour une IA puisque usant d'une mauvaise qualité visuelle, comme c'est le cas d'une réelle vidéosurveillance.
"Les mouvements sont étranges, inéluctablement, il va y avoir un problème, notamment sur la vitesse de certaines actions" explique-t-il.
Sora peut également créer une vidéo à partir d'une photo. Là encore, les résultats sont loin d'être parfaits. Il faut donner à l'IA l'action que l'on aimerait voir être réalisée, et Sora va tenter de la reproduire, avec les problèmes déjà cités plus haut sur la physique ou le réalisme.
Autre exemple de problèmes: lorsqu'il s'agit d'animer un animal, les pattes finissent par ne pas réussir à suivre les mouvements du corps. "C'est quelque chose de très commun, cela arrive très souvent," explique le vidéaste.
Tout n'est cependant pas à jeter. Pour imaginer une chaîne d'information, les résultats sont saisissants, même si des bugs visuels persistent. Il en va de même pour des séquences de dessins animés, ou encore pour imaginer une intro à une vidéo. En clair, il ne faut pas vouloir créer une vidéo réaliste pour que Sora déploie ses qualités.
Sora indisponible dans l'UE
Sora n'est cependant pas disponible dans l'Union européenne pour le moment, comme le révèle une page dévoilant les pays dans lesquels cette IA sera accessible et qui a été mise à jour ce 9 décembre. Aucun pays de l'UE ne figure dans cette liste. La France est ainsi privée de Sora.
"Accéder ou offrir un accès à nos services en dehors des pays et territoires énumérés ci-dessous peut entraîner le blocage ou la suspension de votre compte", précise d'ailleurs OpenAI.
Autrement dit, les utilisateurs de l'UE tentant d'accéder à Sora par quelconque moyen risquent d'être privés de leur compte et ainsi de ne plus pouvoir utiliser ChatGPT. On note au passage qu'avant de mettre une photo à animer dans Sora, il faut d'abord cocher des cases assurant que la personne à mettre en scène à plus de 18 ans et est consentante, qu'il n'y a pas de violence explicite, ou que l'on dispose des droits nécessaires.
Cela n'empêche pas de ne pas respecter ces règles (notamment sur l'âge du sujet), mais OpenAI veut surtout éviter d'éventuelles critiques sur le sujet en se protégeant.