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Nvidia vaut 4.000 milliards en Bourse: comment, dès 2010, son patron Jensen Huang a flairé le potentiel de l'intelligence artificielle

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Pariant bien avant les autres sur l'intelligence artificielle, Nvidia est devenu un véritable géant des nouvelles technologies, dépassant toutes les attentes en Bourse.

Terminé le début d'année tumultueux causé coup sur coup par Deepseek, un sérieux concurrent chinois, et l'interdiction de certaines de ses puces en Chine, Nvidia rayonne. L'entreprise dirigée par Jensen Huang a dépassé le seuil historique de 4.000 milliards de dollars en Bourse.

Un record -jamais une entreprise n'avait atteint une telle capitalisation dans l'histoire- qui confirme que Nvidia est devenu, en seulement quelques années, l'une des plus puissantes sociétés spécialisées dans les nouvelles technologies.

Un filon flairé dès 2010

Cette réussite flamboyante est finalement la consécration d'un choix effectué il y a déjà plus de 15 ans par Jensen Huang.

À l'époque, son entreprise est surtout célébrée pour ses cartes graphiques prisées des joueurs de jeux vidéo. Mais à chacune de ses interventions, le patron à la célèbre veste en cuir en profite pour parler d'intelligence artificielle. Bien avant l'avènement de ChatGPT et de Gemini, alors que l'idée même d'une IA relevait pour certains de la science-fiction, Nvidia a maintenu le cap, contre vents et marées.

Le débrief de la tech spécial Nvidia – 12/06
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15:52

Invité exceptionnel de Tech&Co en juin 2025, Jensen Huang expliquait alors comment il s'était pris d'amour pour l'intelligence artificielle. "C'était entre 2010 et 2012, j'ai entendu parler du 'deep learning', l'apprentissage profond", se souvenait-il au micro de François Sorel.

Je me suis rendu compte que l'agorithme était très intéressant et que porter à échelle la puissance informatique et les données pouvait nous permettre d'aller chercher des capacités importantes."

Il se souvient qu'à cette époque, il s'était dès le départ posé des questions sur la manière dont l'intelligence artificielle allait pouvoir changer le monde de l'informatique.

Un avenir encore agité

15 ans plus tard, le pari risqué de Nvidia est une totale réussite. Si le segment des cartes graphiques reste solide, il ne représente aujourd'hui que 9% de ses revenus chaque année, le reste étant essentiellement porté par ses puissantes puces d'intelligence artificielle qui équipent 70% des serveurs faisant tourner les grands modèles de langage.

Si le présent est radieux, l'avenir s'annonce néanmoins agité. Les menaces de droit de douane de Donald Trump pèsent sur les finances de l'entreprise, tout comme son incapacité à vendre ses dernières puces IA en Chine à cause de la guerre commerciale. Par ailleurs, ses concurrents commencent à sérieusement se faire entendre, notamment AMD, qui grappille quelques parts de marché.

Face à cela, Nvidia souhaite d'abord ouvrir des usines aux États-Unis afin d'y concevoir ses puces, mais également renforcer sa présence en Europe. Aux côtés du français Mistral AI, Nvidia va ainsi proposer une infrastructure souveraine sur le Vieux continent en 2026.

Reste que Nvidia peut compter sur sa solide assise financière. Sur son dernier exercice complet, l'entreprise a vu ses revenus grimper de 126% à 60,9 milliards de dollars, tandis que son bénéfice net a bondi de 286% à 32,3 milliards de dollars. Son cours de Bourse a lui explosé, prenant 955% sur trois ans.

Sylvain Trinel