Le Los Angeles Times a lancé une IA... qui a fini par prendre la défense du Ku Klux Klan

Moins de 24 heures après avoir lancé une IA pour proposer des points de vue différents sur un sujet dans les articles d'opinion ou les éditoriaux, le Los Angeles Times a été contraint de retirer ses commentaires problématiques d'un article.

Le lundi 3 mars, le Los Angeles Times a lancé "Insights", un outil conçu pour analyser les contenus de la rubrique "Voices". Celle-ci propose des articles d'opinion, des éditoriaux et d'autres contenus offrant un point de vue sur un sujet.

Comme l'indique le quotidien américain, l'objectif avec cet outil d'IA était notamment d'"identifier où se situent les opinions exprimées sur l'échiquier politique" et de proposer "différents points de vue sur le sujet provenant de diverses sources". Il a cependant fait face à un problème de taille moins de 24 heures après son lancement. Dans un article, l'IA a en effet généré des arguments en faveur du Ku Klux Klan (KKK), révèle CNN.

Histoire minimisée

L'article en question avait été publié le 25 février par l'éditorialiste Gustavo Arellano. Il y affirme que la ville d'Anaheim, en Californie, ne doit pas oublier le rôle du KKK dans son passé tout en qualifiant le groupe suprémaciste blanc de "tâche sur un lieu qui aime célébrer le positif". L'éditorialiste y relie aussi le groupe au paysage politique actuel.

De son côté, Insights a offert une vision plus douce du KKK, le qualfiiant de "culture persistante blanche" qui réagit aux mouvements sociétaux plutôt qu'à un mouvement explicitement motivé par la haine. Des commentaires, qui semblent minimiser l'histoire raciste du groupe, mentionnant entre autres des institutions du comté d'Orange

Ils ont depuis été retirés de l'article. Malgré cela, Gustavo Arellano a réagi à ces derniers en assurant que "l'IA a vu juste" puisque les habitants de ce comté "ont minimisé le Ku Klux Klan des années 1920 en le qualifiant d'antiraciste" sur X.

Son article n'est pas le seul à contenir des commentaires trompeurs ou des erreurs générés par l'IA. Pire encore, Patrick Soon-Shiong, propriétaire du Los Angeles Times, ne savait pas que l'outil avait présenté des arguments en faveur du KKK dans celui de Gustavo Arellano.

"L'incident est une bonne leçon pour montrer que l'intelligence artificielle n'est pas encore tout à fait au point", a-t-il déclaré à CNN.

Cet incident intervient quelques mois après que le propriétaire du quotidien a fait savoir qu'il prévoyait d'ajouter des outils d'IA au site web pour attirer un public jeune ainsi que les conservateurs. Cela, après que le Los Angeles Times a connu quelques turbulences, dont un exode de lecteurs à la suite du blocage d'un article et des licenciements massifs.

Kesso Diallo