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L'Italie optimiste sur la levée du blocage du robot conversationnel ChatGPT

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Si OpenAI, entreprise à l'origine du robot conversationnel ChatGPT, se plie aux exigences de la Cnil italienne, celui-ci pourrait être réinstauré dans le pays.

Le président de l'Autorité italienne de protection des données personnelles qui avait bloqué fin mars le robot d'intelligence artificielle ChatGPT, s'est déclaré prudemment optimiste, mardi 18 avril, quant à la levée le 30 avril de ce blocage.

"Nous sommes prêts à rouvrir ChatGPT le 30 avril s'il y a la volonté d'OpenAI", l'entreprise à l'origine de l'application, "de faire les pas nécessaires. Il me semble que la société y est prête, nous verrons", a déclaré dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera Pasquale Stanzione, président de cette autorité indépendante.

L'Autorité italienne de protection des données personnelles avait bloqué fin mars "avec effet immédiat" ChatGPT, qu'elle accuse de ne pas respecter la réglementation européenne et de ne pas avoir de système pour vérifier l'âge des usagers mineurs.

Absence d'informations

L'Autorité reproche aussi à ChatGPT "l'absence d'une note d'information aux utilisateurs dont les données sont récoltées par OpenAI, mais surtout l'absence d'une base juridique justifiant le recueil et la conservation en masse des données personnelles, dans le but d'entraîner' les algorithmes faisant fonctionner la plateforme".

En outre, alors que le robot est destiné aux personnes de plus de 13 ans, "l'Autorité met l'accent sur le fait que l'absence de tout filtre pour vérifier l'âge des utilisateurs expose les mineurs à des réponses absolument non conformes par rapport à leur niveau de développement".

A la suite de la décision italienne, OpenAI avait affirmé à l'AFP "être soucieux de la protection des données" et assuré respecter la réglementation en vigueur dans l'UE. Dans son interview mardi 18 avril, Pasquale Stanzione a réitéré les exigences de l'Autorité.

"La vérification de l'âge des utilisateurs est un élément important, nous avons demandé à la plate-forme d'indiquer une méthode réduisant le risque de fausses déclarations", a-t-il précisé.

"Et surtout que les utilisateurs soient clairement informés que leurs données sont utilisées avec un objectif précis, l'entraînement de l'algorithme", a ajouté Pasquale Stanzione.

Concrètement, l'Autorité "a ordonné à OpenAI de lui soumettre d'ici le 31 mai un plan d'action prévoyant, au plus tard le 30 septembre 2023, la mise en oeuvre d'une vérification de l'âge en mesure d'exclure l'accès au moins de 13 ans", avait récemment indiqué un communiqué de l'Autorité.

OpenAI devra, en accord avec l'Autorité, lancer d'ici le 15 mai "une campagne d'information sur les radios, télévisions, journaux et sur internet pour informer les personnes concernant l'utilisation de leurs données personnelles pour entraîner les algorithmes", selon la même source.

ChatGPT est apparu en novembre et a rapidement été pris d'assaut par des utilisateurs impressionnés par sa capacité à répondre clairement à des questions difficiles, à écrire des sonnets ou du code informatique.

Plusieurs enquêtes en Europe

Financé par le géant informatique Microsoft, qui l'a ajouté à plusieurs de ses services, il est parfois présenté comme un potentiel concurrent au moteur de recherche Google.

Le 13 avril, l'Espagne a annoncé l'ouverture d'une enquête sur ChatGPT, le jour même où l'Union européenne a lancé un groupe de travail pour favoriser la coopération européenne sur le sujet.

En France, la Cnil, l'autorité française de protection des données personnelles, a elle aussi décidé d'ouvrir "une procédure de contrôle".

Victoria Beurnez avec AFP