Le créateur de Lucie, l'IA française controversée, prend la parole pour défendre son projet

L'IA française Lucie a tenu trois jours avant que la décision ne soit prise de la fermer face à ses propres dérives, son créateur défend néanmoins son projet.

Il n'aura fallu que trois petits jours avant que le projet Lucie, l'intelligence artificielle générative française, ne soit sabordée. La faute à une "phase de test" qui a donné lieu, pour celle qui voulait être dans "le domaine de recherche académique", à des hallucinations importantes.

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à se moquer des erreurs de cette IA lancée sous la forme d'une bêta test, notamment lorsqu'il s'agit de réaliser des calculs, ou encore lorsqu'on lui demandait de parler "des oeufs de vache", qui n'ont jamais existé. Malgré tout, Lucie proposait une réponse complète allant dans le sens de la question initiale.

Une relance dans deux mois

Interrogé sur le plateau de Tech&Co la quotidienne, Alexandre Zapolsky, son créateur, a défendu le projet: "En réalité, ce n'est pas une catastrophe. Tout le monde connaît Lucie désormais. Bad buzz, good buzz, l'important c'est d'être dans le buzz," explique-t-il.

Le fondateur de l'entreprise Linagora veut rappeler qu'il faut prendre des risques: "Si vous voulez apprendre à courir, il faut apprendre à marcher, et si vous voulez marcher, il faut apprendre à trébucher (...) On prend des risques, et on a peur de rien."

Alexandre Zapolsky concède néanmoins que les choses auraient pu mieux se passer: "On aurait dû être plus clair. On aurait dû dire qu'on était ici dans un domaine de recherche académique." Il ajoute également que Lucie a dû faire face à des bots "avec un objectif malveillant."

Quelle est donc la suite pour l'intelligence artificielle française Lucie? Son créateur le promet: "On va relancer Lucie, car on n'a pas le choix. Il faut donner de la data à notre IA."

Il conclut en annonçant qu'une nouvelle version, mieux équipée contre les bots et armée face aux hallucinations générées lors de son premier lancement, arrivera "dans deux mois". Rendez-vous est pris.

Face au torrent de moqueries, Emmanuel Macron est également monté au créneau. Le président de la République a décrit la polémique autour de Lucie comme "terrible", et a appelé à "un droit à l'erreur" pour "rebondir".

Sylvain Trinel