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"On a un problème avec l'échec": Emmanuel Macron plaide pour "le droit à l'erreur" pour les entrepreneurs

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Après un lancement raté, l'intelligence artificielle française Lucie est aujourd'hui défendue par le président de la République.

La France a-t-elle un problème avec l'échec? C'est ce que répond Emmanuel Macron lorsqu'on lui demande s'il y a une tendance au "french bashing" concernant l'innovation. Interrogé par le youtubeur Micode dans son émission Underscore, le président de la République revient sur ce qu'il nomme "un problème culturel", à savoir "l'échec".

"On a un problème culturel avec l'échec, et ça, c'est très Français. Ca commence dès l'éducation. On a une forme d'esprit où l'on travaille moins en groupe et on stigmatise beaucoup plus l'échec," regrette Emmanuel Macron.

Après Lucie, la nécessité d'un "droit à l'erreur"

Quelques jours après le sommet de l'IA, qui a réuni plus de 60 pays (sauf les Etats-Unis et le Royaume-Uni) autour d'un texte commun, le chef de l'Etat se présente comme un fervent défenseur de l'entrepreunariat: "Pour entreprendre et réussir, il faut échouer pleins de fois. Celui qui entreprend et qui réussit à faire un grand champion, ce n'est pas quelqu'un qui n'a jamais raté, il ne faut pas se dire ça une seule seconde."

Emmanuel Macron plaide pour "le droit à l'erreur" afin d'apprendre des échecs et savoir rebondir. Il prend l'exemple de Lucie, cette intelligence artificielle générative lancée peu avant le sommet, mais qui avait été très vite mise en pause en raison de ses hallucinations. Pourtant présentée comme un outil en plein développement, Lucie s'était attirée les moqueries sur les réseaux sociaux.

"Dans notre mentalité, dès qu'on trébuche, regardez toute la polémique qu'il y a eu sur Lucie... C'est terrible. Il faut accepter pas seulement un droit à l'erreur, mais la nécessité d'apprendre de ses erreurs rebondir," explique le chef de l'Etat.

Le président de la République s'est appliqué, ces derniers jours, à vanter les mérites de l'intelligence artificielle, la mettant en avant pour faire le bien. Selon lui, il s'agit d'éviter que la France et l'Europe ne soient dépassées: "C'est ce qu'on a eu pour les robots, lorsqu'ils sont arrivés au milieu des années 90 dans les industries, on a été beaucoup plus réticent, car on a dit tout de suite que ça allait détruire des emplois. Bilan des courses: on a beaucoup plus désindustrialisé. Il y a une forme de paradoxe."

Il note par ailleurs que la France est l'un des rares pays européens à disposer d'un modèle de langage vraiment performant: Le Chat de Mistral AI.

Afin de pousser les entrepreneurs à se diriger vers l'IA, Emmanuel Macron a promis 109 milliards d'investissements privés dans ce domaine au cours des prochaines années. Des cours permettant de mieux comprendre cette technologie seront en outre dispensés en quatrième et en seconde dès la rentrée 2025.

Sylvain Trinel